A 700 km au sud du Caire, Louxor est une étape incontournable de l’Égypte et le point de départ de la plupart des croisières sur le Nil. Thèbes, comme l’appelaient les Grecs à l’époque de l’Antiquité, a été la capitale de l’Égypte ancienne pendant plus de 1500 ans Cette ville moyenne que l’on peut facilement parcourir en calèche regorge de trésors archéologiques uniques au monde : le temple d’Amon et surtout Karnac, un musée à ciel ouvert de toute beauté́. Louxor est également le point de départ de la visite de la vallée des Rois dont le tombeau de Toutânkhamon, découvert il y a 100 ans cette année, et les célèbres colosses de Memnon et le temple funéraire d’Hatchepsout. En outre, pour rajouter de la magie à votre séjour, prenez de la hauteur en montgolfière pour survoler la ville et arpentez le Nil sur une felouque – le voilier traditionnel égyptien. Louxor fait partie des villes à voir dans une vie pour s’émerveiller devant les traces d’une civilisation d’avant-garde aux milles splendeurs.
Il existe des dizaines de bateaux de croisière qui vous permettront de dormir dans des conditions agréables et descendre le Nil de Louxor à Assouan à des prix relativement abordables. Si Louxor représente une halte incontournable, Assouan possède un charme suranné́ avec son ile éléphantine de toute beauté́ et son mythique Old Cataract hôtel où de nombreux présidents ont séjourné́. Assouan est aussi le point de départ pour rejoindre le village nubien de Gharb Soheil, le temple de Philae et les temples d’Abou Simbel. Les visites, généralement denses et épuisantes (menées à l’aube pour éviter les grosses chaleurs), le bateau offre des pauses farniente obligatoires pleines de sens, puisque vous laissez courir votre imagination sur les 250 km de rives qui séparent Louxor et Assouan. Notre conseil : prévoyez au moins deux nuits sur place à Louxor pour ne pas être obligé de faire les visites au pas de charge.
Si de jolis hôtels se trouvent sur les deux rives du Nil, mieux vaut privilégier East Bank (la rive orientale) plus animée que West Bank, beaucoup plus résidentielle. East Bank abrite également la partie centrale de la ville avec deux pôles touristiques de tout premier ordre : le temple de Louxor et le temple de Karnak. À Louxor, le prix des hôtels est particulièrement accessible. À partir de 90 euros la nuit, vous pouvez séjourner dans un palace 5 étoiles locales sur les bords du Nil. La chaleur pouvant être étouffante, surtout en été, vérifiez que votre chambre est dotée de la climatisation et que votre hôtel est équipé́ d’une piscine.
Découvert en 1884, c’est l’un des temples les plus spectaculaires d’Égypte. Il a été construit entre 1400 et 1000 av. J.-C., sous l’ordre des pharaons Aménophis III et Ramsès II. Le premier s’est offert la partie intérieure et le second, l’enceinte extérieure, en ajoutant une façade, les colosses et les obélisques. Dédié à Amon, le dieu du vent, il mesure 260 mètres de long. À l’époque antique, il était relié au temple de Karnac (situé à moins de 3 km de là) par une avenue bordée de 600 sphinx. C’est de ce temple que provient l’obélisque de la place de la Concorde offert par Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte, en 1836. Sachez que vous le trouverez encore plus imposant si vous le visitez de nuit, ce qui vous épargnera également de souffrir de la chaleur.
La montgolfière est certainement le moyen le plus onirique pour visiter cette ville magique. Après une prise en charge matinale à votre hôtel, vous emprunterez un bateau à moteur pour vous rendre sur la rive ouest du Nil jusqu’à l’aire de décollage. C’est au lever du soleil, baigné d’une lumière splendide et accompagné d’un guide souriant, que vous survolerez pendant 45 minutes les joyaux de Louxor. En outre, vous pourrez y admirer des paysages mirifiques sur les montagnes de la vallée des Rois, sur le Nil et sur les plantations qui bordent ses rives. Seule obligation, réserver bien à l’avance en ligne pour être sûr d’avoir sa place. Comptez 45 euros par personne si vous passez par une plateforme Internet.
Si vous avez envie d’assister au cou- cher du soleil sur le Nil, rien de tel qu’une promenade de deux heures en felouque au moment où la lumière décline doucement. Rendez-vous sur le quai de la corniche du centre, armé de votre plus beau sourire, pour entamer une âpre négociation – sport national en Égypte. En général, vous ne devriez pas payer plus de 10 euros pour votre groupe. C’est l’un des rares moments où vous aurez l’occasion d’échanger avec un local sur les conditions de vie, les effets de la crise du Covid et le football. Et surtout, n’oubliez pas de laisser un petit pour- boire…
Situé sur la corniche en plein cœur de Louxor (à seulement 100 m du temple de Louxor), le Old Winter, devenu un Sofitel, est une véritable institution tant il a été fréquenté par une kyrielle de personnages connus tels qu’Agatha Christie, l’archéologue Howard Carter, Lord Carnavon ou Churchill. Construit en 1886 et rénové en 1995, il est une parfaite illustration de l’architecture victorienne de la fin du XIXe siècle et combine avec grâce l’opulence de son glorieux passé et le confort d’un hôtel de prestige. Outre son mobilier Belle Époque et ses jardins magnifiquement entretenus et fréquentés par une multitude d’oiseaux, vous serez reçu par ses chasseurs habillés en sarouel noir, veste rouge et tarbouch noir. Si vous ne pouvez pas y dormir en raison des tarifs trop élevés, allez boire un thé sur la terrasse (vue sur p les jardins) autour de 17 h : un voyage insolite et merveilleux dans le passé.
Hatchepsout. Creusé dans des falaises calcaires abruptes qui surplombent le désert de la vallée de Deir el-Bahari, le temple d’Hatchepsout a été conçu par l’architecte Sennenmut entre la 7e et la 21e année de son règne. Il présente une partie excavée dans la roche et une autre zone extérieure formée par trois terrasses. Malheureusement, il n’y a quasiment plus de vestiges d’Hatchepsout puisque son frère Tutmosis III les a détruits après sa mort pour se venger de sa subtilisation du trône pendant vingt ans. Vous trouverez d’ailleurs de nombreuses statues de ce dernier. Plus tard, les premiers chrétiens ont transformé le temple en un monastère, ce qui l’a considérablement endommagé, mais le site est resté magnifique. Via un tour opérateur, vous pourrez combiner cette visite avec les vallées des Rois et des Reines sans oublier les colosses de Memnon.
Considérée comme la nécropole d’Égypte avec ses 60 tombes taillées dans la roche dédiées, pour la plupart, aux pharaons du Nouvel Empire. À une autre époque, la vallée s’appelait Ta Iset Maat, ce qui signifie « lieu de vérité ». Le premier à y avoir été enterré était le roi Thoutmosis Ier, pharaon de la 18e dynastie. Pour ceux qui voudraient visiter la tombe de Toutankhamon, sachez que tous les objets trouvés à l’intérieur sont maintenant exposés au musée du Caire. L’histoire de chaque tombeau étant complexe, il est recom- mandé de suivre une visite guidée dans sa langue. Les plus passionnés poursuivront leur visite par la vallée des Reines pour découvrir la tombe de Nerfertari construite, en 1290 av. J.-C., sous les ordres de Ramsès II. La seule sépulture qui vaille vraiment le détour puisque seules quatre tombes sur les 80 existantes ont été restaurées et ouvertes au public.
Ce site est tellement immense qu’il est en reconstruction depuis des dizaines d’années. Son enceinte possède un périmètre de plus de 2 400 m et est entourée par une muraille de plus de 8 m d’épaisseur. Construit par plusieurs pharaons entre 2200 et 360 av. J.-C., le temple de Karnak héberge le grand temple d’Amon, d’autres petits temples et sanctuaires ainsi que le grand lac sacré. Hatchepsout, Séthi Ier, Ramsès II et Ramsès III ont notamment participé à sa construction. La salle des colonnes, avec ses 5 000 m2 et ses 134 colonnes, est la partie phare de la visite tant elle est majestueuse. À l’entrée du temple (avant de franchir le premier pylône), 40 sphinx à la tête de bélier vous accueilleront. Ils constituent le début de l’avenue des sphinx, qui s’étendait jusqu’au temple de Louxor. Si vous avez des enfants, assistez à l’un des sons et lumières, plus accessible (il en existe en langue française) pour découvrir son histoire fascinante.
Ces deux gigantesques statues d’Aménophis III, situées à l’entrée de son temple funéraire, sur la rive ouest du Nil, près de Louxor ont été construites il y a 3 400 ans. Elles montrent le pharaon très paisible, les mains sur les genoux, regardant le soleil levant. Sur la partie inférieure du temple, vous pourrez voir une sculpture de sa mère (la reine Mutemwiya) et de son épouse (la reine Tiy). La légende raconte qu’en l’an 2, un tremblement de terre a renversé l’un des deux colosses. Dès lors, l’autre colosse aurait commencé à « chanter » tous les matins à l’aube. Au début du IIIe siècle, l’empereur romain Septime Sévère fit reconstruire la statue et son jumeau fut réduit au silence. Chaque statue mesure 14 m, pèse 700 t, et s’élève sur un piédestal de 4 m de haut. Avant que certaines parties de la tête et de la coiffe des colosses soient détruites, ils devaient mesurer environ 21 m. Quatre colosses de 15 et 11 m sont en cours de restauration.
Pour gagner Louxor, il vous faudra généralement faire une escale au Caire pour reprendre un vol intérieur ou prendre le train (comptez 10 h mais le trajet peut se faire de nuit). L’autre alternative est d’arriver à Hurghada et d’emprunter un bus ou un train (comptez 4 h 30). Certains tour-opérateurs proposent des voyages tout inclus avec des vols charter directs.
Il est très facile de se déplacer dans la ville et ses environs en taxi ou en calèche. Pour traverser le Nil afin de rejoindre la vallée des Rois par exemple, un bac vous permet de traverser le fleuve. Côté budget, les transports sont très peu coûteux à l’intérieur de la ville, mais il est nécessaire de fixer le prix du trajet avant le départ pour éviter les surprises.
La meilleure période pour partir dans le delta du Nil est la mi-saison : privilégiez les mois de mars à mai ou de septembre à novembre. Évitez l’été, la chaleur y est suffocante, et l’hiver car les journées sont très couvertes et les nuits froides.
La cuisine égyptienne repose largement sur les fruits et légumes récoltés dans le delta fertile du Nil. Elle comprend une multitude de mezzés orientaux (comme le houmous, le taboulé ou les boulettes de viande), mais aussi des plats plus typiques comme le foul mudammas (réalisé à partir de fèves cuites à l’huile et au sel), le taameya (le petit frère du falafel également fabriqué à partir de fèves), le hamam mahshi (du pigeonneau farci), le um mali (un savant mélange de pâte feuilletée, de lait et de sucre garni de raisins secs, de copeaux de noix de coco et de noisettes servi chaud), le konafa (une variante du baklava), le coussa (des courgettes cuisinées à la sauce tomate) et le kochari (un surprenant mélange de macaronis, de lentilles brunes, d’oignons frits et de sauce tomate). Des plats souvent roboratifs, mais délicieux, au dépaysement garanti.
TOO #47
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