« Soyez gentils« , c’est ce que l’on répète inlassablement à nos mômes dès qu’ils se chamaillent, font des réflexions désobligeantes ou qu’ils font un caprice. En primaire, mes grands-parents disaient toujours que j’étais gentille car ils me comparaient à ma cousine préférée qui passait son temps à les faire tourner en bourrique pour parvenir à ses fins : une poupée Barbie au supermarché́ le matin, un Picsou magazine au tabac- presse du coin à midi, un paquet de chouchous sur la plage l’après- midi ou un tour de manège à la pinède au coucher du soleil. Moi, j’étais la docile, la serviable, la rigolote et la bien élevée qui tentait de détendre l’atmosphère pour faire passer la pilule. Si la gentillesse était pour moi un super pouvoir à l’âge tendre, car j’aimais les interactions avec autrui, elle est devenue une véritable gageure à l’adolescence car elle me faisait passer pour quelqu’un de bêtement docile et de manipulable, voire même de faible. Il a bien fallu que j’abandonne progressivement mon costume de super kind, altruiste et facile à vivre, pour me muer en adolescente hyperactive à la personnalité́ bien trempée. Et même si je regrette, d’une certaine manière, ce temps où j’avais une vision édulcorée de l’être humain, je trouve tout de même que c’est plutôt confortable de pouvoir choisir avec qui on a envie d’être gentil et dans quelles circonstances. Si vous vous demandez, comme moi, quelle gentille vous êtes devenue avec le temps, réponses dans quelques instants !
A/ C’est l’intention qui compte…
B/ Vous pestez intérieurement. La prochaine fois, vous penserez à laisser négligemment une wishlist sur sa table de nuit.
C/ Vous jouez la comédie pour ne pas le froisser.
D/ Inutile d’en faire toute une histoire, vous le changerez demain ; les tickets cadeaux ne sont pas faits pour les chiens.
B/ Vous le remettez à sa place tout de go, hors de question qu’il mette la pagaille entre vos collègues et vous.
D/ Cela sera un argument pour négocier une augmentation lors de l’entretien de fin d’année…
C/ Vous faites comme si vous n’aviez rien vu, mais vous êtes franchement mal à l’aise.
A/ Vous vous confondez en excuses auprès de votre collègue et tentez de lui remonter le moral.
D/ Vous tentez de comprendre le bien-fondé de sa demande pour prendre une décision. Et, si vous acceptez, vous cadrez la transaction !
A/ Vous lui prêtez une somme que vous êtes prête à lui donner.
B/ Vous bottez en touche en racontant un mensonge ; amitié et argent font très mauvais ménage.
C/ Vous lui prêtez sans sourciller ; en amitié, vous n’avez aucune limite.
C/ Bonté et dévotion.
B/ Manipulation possible.
A/ Attention sincère et générosité.
D/ Partage.
C/ Cela embellit la vie.
B/ C’est un délire narcissique d’Américains hypocrites.
A/ Cela a du sens à condition de ne pas être trop intrusif.
D/ Cela permet généralement de détendre l’atmosphère ; un peu de PNL (programmation neuro-linguistique) ne nuit pas.
D/ L’idée vous plaît, mais vous n’avez jamais passé le cap.
C/ Vous en faites et cela vous remplit d’énergie.
A/ Il vous arrive d’en faire lorsque l’on vous sollicite.
B/ Sans intérêt pour vous.
C/ Pour rendre service à vos parents et grands-parents.
D/ Pour avoir l’air bien élevée, surtout quand il y avait des invités.
B/ Quand vous faisiez un caprice.
A/ Quand vos frères et sœurs étaient insupportables, histoire de rétablir l’équilibre…
A/ Vous n’attendez rien en retour.
D/ Vous vous dites qu’il ferait la même chose à votre place.
B/ Vous attendez un renvoi d’ascenseur.
C/ Vous vous sentez utile et heureuse de l’être.
A/ D’égoïstes.
B/ De personnes lucides.
C/ De personnes désillusionnées par l’amitié.
D/ À nuancer, tout dépend bien sûr de la situation…
D/ Vous écourtez la conversation et planifiez un petit-déjeuner de crise le lendemain matin.
B/ Vous lui conseillez d’appeler une autre de vos amies car vous êtes malheureusement indisponible.
C/ Vous différez votre dîner de 45 minutes pour lui prodiguer vos précieux conseils et vous assurer qu’elle est en sécurité.
A/ Vous lâchez votre Jules pour aller dîner avec elle.
B/ Vous faites le tri régulièrement ; toxiques, infidèles et radins, très peu pour vous.
A/ Vous leur pardonnez, quoi qu’il en coûte, leurs travers.
D/ Ils passent de la case « amis » à la case « copains » quand ils débloquent sur les valeurs ou vous les recadrez quand ils dépassent les bornes.
C/ Vous ne les jugez jamais et essayez toujours de les comprendre.
A/ À diminuer votre part pour qu’ils en aient davantage.
C/ À prévoir le double de quantité pour qu’ils puissent se resservir à l’envi.
D/ À être équitable ; ils doivent apprendre à partager.
B/ À leur faire remarquer que vous les avez gâtés.
*
Exigeante et élitiste, vous avez certainement connu de nombreuses désillusions amicales, ce qui vous rend méfiante et peu amène avec les inconnus. Vous n’êtes gentille qu’une fois que vous vous sentez en confiance et sûre de recevoir en retour. Pour vous, la gentillesse est avant tout une monnaie d’échange car vous avez certainement subi du chantage affectif étant enfant. « Je t’aime à condition que tu sois gentille. » Victime de ce schéma, vous le reproduisez inconsciemment. Aujourd’hui, d’ailleurs, vous avez une peur obsessionnelle de la manipulation. Pour vous, gentillesse rime trop souvent avec docilité et manque d’aspérité. Vous prenez les gens bienveillants pour des lavettes et les altruistes pour des narcissiques aigus. Vous gagneriez à reconsidérer les croyances limitantes autour de la gentillesse qui vous taraudent et à tester les bienfaits du geste gratuit et désintéressé en développant votre lâcher prise.
Diplomate, vous n’avez pas votre pareil pour écouter votre entourage et résoudre des conflits. Vous savez manier tous les outils de la gentillesse (compliments, reconnaissance et gratitude), ce qui fait de vous une personne appréciée de tous. Habituée à vous plier en quatre pour votre entourage depuis votre tendre enfance, vous n’avez pas toujours conscience de vous sacrifier pour le bien-être d’autrui. Et quand les autres dépassent vos limites, vous avez tendance à taire votre colère ou votre frustration pour ne pas les heurter ou entrer en conflit. D’ailleurs, vous avez mis des stratégies en place pour éviter que les autres ne puissent vous décevoir. Femme de devoir, vous devriez en avoir vis-à-vis de vous-même en décryptant vos désirs et besoins tout en apprenant à dire « non ». En cultivant des relations plus authentiques, vous pourriez bien vous apercevoir que les autres aussi aimeraient vous renvoyer l’ascenseur.
Reconnue comme une bonne pâte dans la sphère personnelle comme au bureau, vous êtes à la fois serviable, gentille et empathique. Mais attention, en véritable éponge émotionnelle, vous vivez à travers le regard des autres et souvent même par procuration. Si vous avez l’impression de vous ressourcer au contact d’autrui, il faut tout de même que vous soyez extrêmement vigilante sur le choix de votre entourage car vous représentez une proie facile pour les personnes toxiques. Effrayée à l’idée de blesser les autres, vous évitez de prendre parti en cas de conflits et vous détournez facilement le regard quand les situations se tendent, ce qui vous fait passer pour une personne sans conviction. Vous gagneriez à soigner votre estime de soi, à exprimer vos attentes et à choisir des amis qui partagent vos valeurs. Arrêtez de brader votre gentillesse, vous méritez mieux que cela !
Très à cheval sur l’équité, vous êtes gentille, mais pas un lapin de six semaines non plus. Pour vous, un prêté vaut un rendu et vous croyez dur comme fer que l’amitié et la gentillesse se nourrissent de la réciprocité. On ne traite pas les autres comme on ne veut pas être traitée. À l’aise en société, vous êtes une bonne amie et une bonne collègue, mais vous savez dire « non » et fixer des limites quand vous sentez que quelque chose cloche. À l’écoute de vos besoins et de vos désirs, de nature plutôt indépendante, vous savez instaurer un climat sain et équilibré basé sur une communication juste. Les relations à l’autre impliquent respect, droits et devoirs ; c’est exactement ce que vous apprenez à vos chérubins. Vous savez que la gentillesse n’est pas gratuite et qu’elle peut endetter lorsqu’elle est exagérée. Alors, vous veillez à ne pas vous laisser étouffer et c’est plutôt une bonne chose. Bravo !