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Survivre à un chagrin d’amour

Dans notre vie sentimentale, nous sommes toutes confrontées un jour ou l’autre à la rupture, au flot d’émotions qui nous engloutit sans compter la tristesse et la colère. Dans son livre «Rebondir après un chagrin d’amour» aux éditions Larousse, Frédérique Hédon nous éclaire sur les étapes que nous devons franchir pour sortir plus fortes que jamais de cette épreuve et nous sentir de nouveau prêtes à rencontrer l’âme sœur.

Vitaliy / fotolia.com

Ce qui nous différencie des hommes…

Lors d’un chagrin d’amour, nous éprouvons le besoin de nous confier, de parler de nos sentiments de tristesse, de déception et de jalousie. Pleurer semble le seul exutoire à notre trop plein émotionnel et la seule façon tangible d’exprimer notre peine. À contrario, les garçons tiennent à garder la face vis à vis de leurs familles et de leurs amis. L’indifférence feinte peut pourtant cacher un tourment intérieur violent. Et si les hommes se comportent parfois de façon taciturne et agressive, c’est parce qu’ils éprouvent le besoin de s’enfermer dans leur grotte pour panser leurs plaies. L’homme (de base) ne pleure jamais devant les autres mais seulement dans l’intimité de sa chambre à coucher. C’est le degré zéro de la virilité. Le chagrin d’amour au féminin n’exige quant à lui ni thérapie ni traitement médical, juste une épaule compatissante sur laquelle s’appuyer le temps de reprendre des forces.

À chaque âge son chagrin d’amour

Les plus gros chagrins d’amour sont vécus entre 20 et 30 ans à l’âge où l’on expérimente l’amour adulte. Lorsqu’ils clôturent une relation sérieuse et en- gagée, ils provoquent une remise en question du mode de vie et des perspectives à court terme. Chez les couples mariés, le chagrin d’amour survient plutôt à la quarantaine lorsque les enfants grandissent et que la situation matérielle et professionnelle s’est améliorée. Révolutionner sa vie amoureuse et sexuelle semble alors la seule issue pour «relancer les dés» de son existence. Les chagrins d’amour à la maturité font souvent suite à une crise conjugale ou une insatisfaction dans la vie intime. La sexualité demeure dans l’inconscient collectif un indicateur de réussite de sa vie de couple.

Ce sont les femmes qui appuient sur le détonateur

Les femmes sont souvent à l’origine de la séparation ou du divorce, soit parce qu’elles ont rencontré quelqu’un d’autre, soit parce que leur conjoint a une relation extra conjugale. Et même si cela doit leur briser le cœur, les femmes finissent toujours par surmonter la rupture et réaliser un deuil complet. Quel que soit le temps nécessaire, elles tourneront complètement la page. Les hommes adoptent rarement une posture aussi radicale.

Inégales face au chagrin d’amour

Le chagrin nous ôte instantanément nos croyances idéalisées sur l’amour et l’être aimé. Son intensité diffère suivant si l’on est simplement déçu, quitté ou trompé. Certaines se remettent de leur rupture en quelques semaines alors que leur relation a duré des dizaines d’années. D’autres au contraire mettront des années à «guérir» alors que leur relation n’aura duré que quelques semaines. Les personnes qui ont vécu une séparation brutale ou un abandon dans leur enfance ont plus de mal à se relever d’un chagrin d’amour. Une rupture sentimentale est un renoncement qui s’apparente à un deuil. Pas seulement le deuil de l’être aimé mais également de sa relation, d’une entente, d’un mode de vie à deux. Quand on est confronté au chagrin d’amour, il faut non seulement faire face à l’absence de l’autre mais aussi à son rejet et son indifférence. Et si nous passons toutes par des stades d’incompréhension, de tristesse, de culpabilité, de colère et de doute, nous préférons souvent l’ignorer. Car le déni de nos émotions nous permet (un temps) de minimiser l’intensité de notre souffrance. On passe même par une phase d’idéalisation du passé dont on a gommé tous les points négatifs.

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Les étapes de la rupture

L’annonce de la rupture ou de la trahison est vécue comme un coup de poing et laisse place à un état de choc post-traumatique. Anesthésiée, on se répète inlassablement ce qui vient de se passer sans arriver à éprouver de la souffrance. Il y a un déni de ressenti car le cerveau refuse d’enregistrer l’information qui vient de lui être communiquée. Pourtant une petite voix commence à se faire entendre. Elle nous fait regretter la partie de nous qui va disparaître avec cette histoire et pèse les conséquences matérielles de la rupture en question. On bascule dans l’inconnu car on passe d’un état de sécurité affective à un vide sidéral. On se retrouve ballotée entre des émotions contradictoires sans savoir s’il faut prendre rendez-vous chez le psy ou chez l’avocat.

L’absence

Au début, la séparation physique ne suffit pas à supprimer le lien existant. On essaie par tous les moyens de maintenir une connexion, c’est quasi- obsessionnel. L’attachement est notre pire ennemi car il survit à toutes les tensions voire même à l’absence et à la trahison. Seul le temps arrive à estomper ce sentiment. En outre, il y a une exacerbation des pensées concernant l’absent. Celui-ci est maintenu dans l’environnement émotionnel intérieur. Tout est prétexte à se rappeler l’autre : un film, un livre, une recette ou un lieu… Après cette phase de consternation, surgit la blessure narcissique. On se met alors à douter de ses qualités morales et physiques : on a perdu toute estime de soi. Profondément touchée, on panse ses blessures en opérant un retrait affectif et social. La vie n’a plus de saveur et l’on se sent désinvestie professionnellement. Mais le pire de tous ces sentiments destructeurs reste la jalousie. Elle est dure à gérer car laisser libre cours à son imagination est un véritable poison ! Dans notre esprit, la rivale revêt toutes les qualités qui nous font dé- faut et nous finissons par la haïr. Il est plus facile de s’attaquer au motif de rupture qu’à sa source. C’est seulement lorsqu’on cesse de combattre la réalité, qu’on éprouve de la tristesse. On se sent capable d’identifier ce que l’on veut mais surtout ce qu’on ne veut plus. Quand la colère survient hors de la trahison, c’est le signe que l’on a accepté la rupture et que l’on est en train de surmonter la dépression. C’est à cette période qu’il faut reprendre sa vie sociale.

La guérison

Quand les choses se sont apaisées, la peur d’aimer à nouveau survient. On a cessé de désirer l’autre mais on n’en a pas moins gardé des séquelles. Se réorganiser matériellement peut s’avérer aussi épuisant qu’excitant et il n’est pas rare d’alterner bouffées d’optimisme et idées noires. Il faut entrer en convalescence : dormir, faire du sport et manger équilibré. Évitez les abus d’alcool, de drogue, de sexe et de tabac ! Se réapproprier son intérieur au sens propre comme au sens figuré est une bien meilleure alternative et une belle source de satisfaction. Si vous gardez la maison ou l’appartement, obligez-vous par exemple à déplacer les meubles et à empaqueter tous les objets qui vous serrent le cœur. C’est le moment où il faut prendre rendez-vous avez votre «ex» pour qu’il récupère ses affaires et vous rende votre trousseau de clés. Évitez autant que possible de lui parler et de lui envoyer des textos, cela pourrait nuire à votre processus de cicatrisation. Évitez vos amis de couple pendant quelques temps et rappelez vos potes d’enfance ou vos anciennes copines de boulot. Adaptez-vous à la solitude en pensant à toutes les bonnes choses du célibat. Vous pouvez vivre à votre rythme, dormir la fenêtre ouverte, recevoir vos amies pour papoter jusqu’à point d’heure et regarder toutes vos séries préférées. Si l’on sent que la fin du chagrin arrive et que la voie de la guérison est proche, c’est le moment de comprendre ce qui nous a mené à cette rupture. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fortes et vous pouvez être fière du chemin parcouru.

TOO#19

Amélie Rivet

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Amélie Rivet

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