Dotée de ruelles pavées absolument charmantes, d’églises de toute beauté, de caves à couper le souffle et d’excellentes tables, Porto séduit le visiteur par son charme suranné et la gentillesse de ses autochtones. Quelques jours à Porto, c’est la promesse de visites culturelles de premier ordre, d’agréables dégustations et des balades revigorantes sur les rives du Douro. Plutôt de taille moyenne et financièrement accessible, la deuxième ville portugaise est un lieu de villégiature parfait pour un weekend en amoureux.
Situé sur la rive du Douro, le quartier de Ribeira est le centre historique de Porto. Il tire tout son charme de ses édifices colorés aux multiples décorations et de ses dédales de rues pavées bordées d’immeubles aux façades couvertes d’azulejos. Un quartier prisé par les autochtones pour dîner en terrasse avec une vue imprenable sur le pont Louis 1er et les caves illuminées de la Vila Nova da Gaia. Arrêtez-vous rua das Flores, piétonne et animée, qui descend vers le Palacio da Bolsa. La mémoire maritime de la ville y est palpable…
La ville haute est le cœur commercial de Porto, de la Praça da Liberdade à la Praça da Republica du nord au sud et de la rua Miguel de Bombarda au Passeo San Lázaro à d’ouest en est. Elle abrite à la fois l’hôtel de ville et des rues commerçantes et piétonnes comme Santa Catarina, do Loureiro et Cimo da Vila. Mais son site le plus pittoresque est le marché Bolhão où vous pourrez découvrir toutes les spécialités du nord du Portugal. En soirée, rendez-vous à la Galeria do Paris pour faire la tournée des cafés et des bars musicaux. Si vous avez très peu de temps, empruntez la ligne 22 du tramway. Une déambulation plus authentique qu’un bus tour et beaucoup plus économique !
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Situé au 144 rue des Carmelitas, ce monument est un lieu incontournable pour les bibliophiles du monde entier. Fondé en 1869 et inauguré le 13 janvier 1906, l’actuel édifice a été bâti par l’ingénieur Francisco Xavier Esteves. Cette librairie est considérée comme l’une des plus belles d’Europe, voire du monde selon le Guardian et le Lonely Planet. Sa façade présente des motifs classés au style moderniste et néogothique. Les deux figures situées de part et d’autre de la fenêtre de la façade ont été peintes par José Bielman. Elles représentent l’art et la science. L’escalier en bois à double circonvolution évoque les galions de l’âge des grandes découvertes. Il permet d’accéder aux grands vitrages du toit sur lesquels est écrit le monogramme et la devise de la librairie : Decus in Labore – la dignité dans le travail, en latin. Cet édifice aurait même inspiré J. K. Rowling pour imaginer la librairie Flourish and Blotts dans Harry Potter, l’école des sorciers. L’auteur à succès fréquentait en effet cette librairie quand elle était professeur d’anglais à Porto.
Les trains pour le Minho et le Douro partent de cette gare depuis 1896. La gare ferroviaire de Porto-São Bento, construite au début du IXe siècle sur les ruines de l’ancien couvent de Saint-Benoît d’Ave Maria, dégage une certaine mélancolie qui caractérise la ville de Porto. La salle des pas perdus est l’endroit idéal pour comprendre l’art de l’azulejo. Elle est recouverte d’immenses fresques retraçant des scènes populaires ou des périodes de l’histoire portugaise du XIIe au XVe siècle. Peintes en 1930 par Jorge Colaço, elles réuniraient plus de 20 000 carreaux de faïence.
La cathédrale Sé se situe dans le quartier de Batalha, le long des remparts qui protégeaient la ville. D’ailleurs, de l’extérieur, elle ressemble plus à une forteresse qu’à une église. Maintes fois reconstruite, elle présente un mélange surprenant d’influences baroques, romanes et gothiques. Une fois à l’intérieur, la grandeur des colonnes vous fera sentir tout petit… Ne partez pas sans accéder au cloître depuis la porte située sur le côté droit de la nef. Datant du XIVe siècle, il est décoré de faïences représentant des scènes religieuses.
Ouvert depuis 1914, ce marché abrite une multitude d’échoppes de produits frais et de spécialités du terroir. Distribué sur plusieurs étages, ce marché s’articule autour d’un grand patio central. Ses alentours grouillent également de magasins spécialisés dans la morue. Ce quartier, sans apparats, est un excellent endroit pour goûter à l’atmosphère du Porto populaire et authentique d’antan.
Le porto est un vin dont on a arrêté la fermentation en y ajoutant de l’eau-de-vie. Celle-ci permet également de préserver le taux d’alcoolémie et la douceur du raisin. La recette de cet élixir serait née au XVIIe siècle dans le but de conserver le vin plus longtemps pour faciliter les exportations vers l’Angleterre. Le quartier de Vila Nova da Gaia regorge de caves à vin où des visites guidées suivies de dégustations de portos blancs et rouges vous seront proposées. Nous vous recommandons d’ailleurs celle de Sanderson, l’une des plus connues et des mieux organisées.
Ce café des années 20 est une véritable institution à Porto. Inauguré le 17 décembre 1921 sous le nom de « Café Élite », il a longtemps été le rendez-vous d’illustres personnages de l’époque et une source d’inspiration inépuisable pour les écrivains et artistes. Il est resté à l’abandon durant une quinzaine d’années jusqu’à ce que l’État portugais le déclare patrimoine culturel en 1983. L’établissement n’a rouvert ses portes qu’en 1994.
Longez le Douro direction Matosinhos jusqu’au Foz do Douro, l’endroit précis où le fleuve se jette dans l’océan Atlantique. Puis empruntez la promenade maritime jusqu’au fort de Saint-Jean-Baptiste, une forteresse construite au XVIe siècle pour protéger l’entrée fluviale de Porto. Continuez à longer la mer et vous atteindrez le Castelo do Queijo : la vue imprenable sur l’océan va vous couper le souffle.
Cette église baroque surmontée d’une tour a été construite par les clercs pauvres entre 1735 et 1748 sur la colline dite « des pendus » car c’est là que les criminels exécutés étaient enterrés. Cet édifice de 76 mètres abrite 49 cloches qui carillonnent bruyamment. Grimpez ses 200 marches pour accéder à sa terrasse sans hésiter ! La vue panoramique sur Porto est telle que vous ne regretterez pas vos efforts.
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Porto est très bien desservie depuis Paris ; vous avez le choix entre plusieurs compagnies dont Tap Air Portugal, Air France, Easy Jet et même Ryan Air. Si vous vous y prenez bien à l’avance, comptez 150 euros. Depuis la province, les tarifs sont généralement plus chers, mais il existe des vols directs depuis Lyon et Nantes.
La meilleure période est d’avril à septembre avec une préférence pour juin et septembre afin d’éviter la cohue. Partir en hiver est risqué car le temps peut être pluvieux et venteux.
Les Portugais adorent la soupe de chou vert, le cabri, l’anguille et les sardines grillées. Mais il existe des spécialités incontournables : la francesinha (un croque-monsieur à base de rôti, de jambon ou de saucisse, de fromage et de sauce à la bière épicée), le bacalhau a gomes de sa (gratin de pommes de terre à la morue), les palourdes « à Bulhão Pato » (ail, vin blanc et coriandre), les tripes à la mode de Porto (haricots blancs et chorizo) et les ribs à la portugaise (vin blanc, citron et pâte de piment). Côté dessert, outre les célèbres pasteis de nata, glaces et sorbets artisanaux vous attendent !
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