Parler en public ne s’improvise pas ! On revient sur les conseils dispensés par Dale Carnegie dans son livre Comment parler en public aux éditions du Livre de Poche.
Délimiter votre sujet est primordial pour ne pas tomber dans la causerie. Il faut éviter à tout prix les énumérations ennuyeuses. Il s’agit de cadrer et parfois d’accepter de se focaliser sur l’élément le plus pertinent, ou même un seul aspect du problème, pour respecter le temps qui vous est imparti. Le timing doit être respecté !
Pour approfondir vos connaissances et parler avec autorité, il suffit de se poser les questions suivantes. D’où vient ma croyance sur le sujet ? Quelle illustration puis-je offrir à mon auditoire ? Qu’essaie-je de prouver ? Dans son best-seller, Dale Carnegie compare l’orateur à un botaniste : il faut parfois inventorier des milliers de plantes avant d’en trouver une rare. La même règle s’applique aux idées se rapportant à votre sujet. Il faudrait exclure jusqu’à 90 % de vos réflexions et vous devez disposer d’au moins dix fois plus de matière que ce que vous exposez. En outre, il faut être paré à toute éventualité et être apte à répondre à toutes les questions que l’on pourrait vouloir vous poser. Votre sujet doit être mûri. Plus vous le choisirez tôt, plus votre inconscient aura le loisir de travailler et plus vous aurez le temps de le malaxer à différents moments de votre quotidien. Vivez avec lui et pensez-y sans cesse jusqu’à la délivrance finale – l’eurêka espéré ! En revanche, ne succombez pas à la tentation d’écrire votre discours dans son intégralité. Gardez à l’esprit la citation de Marc Twain : « Les écrits font de mauvais exposés. Si le but est simplement de distraire et non d’instruire, mieux vaut un style simple, familier et apparemment improvisé. » Le célèbre orateur Charles F. Kettering disait que les choses qu’il avait à dire étaient trop importantes pour être écrites et qu’il n’y avait pas de place pour une feuille de papier entre lui et ceux qu’il voulait convaincre. La preuve que l’écrit est le pire ennemi de l’éloquence !
En émaillant votre discours d’anecdotes, vous revivez les situations vécues et vous partagez un moment de votre vie avec vos interlocuteurs. En choisissant d’illustrer une idée par un exemple bien senti, vous faites monter votre discours en puissance. Il faut humaniser votre intervention en la rendant vivante grâce à des récits truffés de détails amusants ou émouvants. Les auditeurs aiment toujours les exemples, à condition de ne pas faire preuve de vanité. Quand vous racontez une histoire, nommez les personnes dont vous parlez ou, si vous ne voulez pas divulguer leur identité, prêtez-leur des noms fictifs. C’est toujours mieux de parler de votre amie Martine que de dire « une personne que je connais ». Le nom personnalise et permet de s’identifier. Pour vous assurer que tous vos exemples sont colorés et vivants, utilisez la règle de tout bon reporter en répondant aux questions : quand, où, qui, quoi, pourquoi. « Le but n’est pas de se perdre dans une énumération de détails superflus, mais de répondre succinctement à ces cinq questions », explique Dale Carnegie. Quand vous le pouvez et surtout si vous avez un talent d’imitateur, vous pouvez même relater un dialogue.
Environ 85 % de nos impressions étant visuelles, une démonstration par la gestuelle peut représenter un véritable plus. Pensez à Louis de Funès et ses incroyables mimiques… Par ailleurs, il faut employer des mots concrets, usuels et imagés. Ce n’est pas un hasard si la plupart des proverbes qui se transmettent de génération en génération mettent en scène des images : « On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs », « Mieux vaut un cheval borgne, qu’un cheval aveugle », etc. Obligez-vous à peindre des tableaux verbaux en étant le plus précis possible. Si vous parlez d’un chien par exemple, mieux vaut préciser un Rottweiler noir, un labrador marron ou un braque de Weimar aux yeux jaunes, ainsi vos interlocuteurs pourront visualiser instantanément ce dont vous parlez. D’autre part, apprenez à utiliser des termes concrets en évitant les généralités. Entraînez-vous au quotidien pour donner de l’éclat à vos conversations quotidiennes, vous verrez à quel point cela sera apprécié par vos interlocuteurs et efficace pour convaincre ou marquer les esprits.
Manon, 37 ans, responsable marketing
« J’ai compris la règle de base : ne pas écrire mes discours. Juste noter les idées essentielles pour parler le plus normalement possible. Je fais un énorme travail de préparation en amont mais, de prime abord, cela paraît presque improvisé. Maintenant, je suis réputée dans ma boîte pour mon éloquence ! »
Philippe, 66 ans, maire d’un village
« En adoptant une posture enthousiaste, en respirant profondément avant chacune de mes prises de parole, j’ai gagné en assurance. C’est un peu mon rituel pour entrer dans l’arène. J’ai aussi cessé de vouloir étaler mon savoir. Mon seul objectif est maintenant de raconter une histoire basée sur une ou plusieurs anecdotes pour faire passer mes idées avec conviction et capter l’attention de mon auditoire. »
Sylvie, 49 ans, spécialiste en méditation
« Bizarrement, la lecture de ce livre m’a permis de comprendre que j’étais vraiment légitime en tant que conférencière. Je sais désormais que c’est parce que je suis complètement alignée et convaincue des bienfaits de la méditation (mon sujet), que je peux faire passer mes messages avec tant de facilité. J’ai l’impression d’être investie d’une mission. »
TOO #48
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