Ultra-dépaysante,
Le souk n’est pas seulement un marché, c’est un dédale de ruelles bordées d’échoppes qui s’étend du nord de la place Djemaa El-Fna jusqu’au sud-ouest du musée de Marrakech. L’artère principale propose un assortiment de produits artisanaux pour les touristes mais si vous vous perdez dans le labyrinthe des kissarias (marchés couverts), vous tomberez inévitablement sur les souks spécialisés fréquentés par des professionnels : El kebir (le grand marché du cuir), Ableuh (le marché des olives), kachacha (le souk des arachides et des dattes), Semmarine (le lieu de la maroquinerie branchée), Joutia Zrabi (la criée des tapis) et Sebbaghine (l’antre des teinturiers). Quand vous aurez terminé votre shopping, rendez-vous dans le quartier résidentiel de Derb Debachi et partez à la découverte des plus beaux riads de la ville.
Ce quartier loin du tumulte de la place Djemaa El-Fna offre un visage totalement différent de la médina. Fréquenté par les familles et les étudiants, il accueille les meilleurs hammams publics de la ville et une multitude de cyber-cafés. Les chineurs professionnels adorent séjourner dans ses riads paisibles et côtoyer le marché Bab El Khemis, un endroit prisé pour marchander des portes sculptées et des vitraux art déco. En outre, c’est là que se trouve l’un des meilleurs restaurants de Marrakech : le Dar Moha du chef Mohamed Fedal. La réputation de sa cuisine fusion (on adore son couscous au foie gras à l’huile d’argan…) fait des émules bien au-delà des frontières marocaines.
Cet oasis naturel de 5260 hectares situé à 5 kilomètres à l’est de la médina accueillait à l’origine 150 000 palmiers. Malheureusement, ce nombre a considérablement diminué depuis l’apparition des hôtels de luxe, des maisons d’hôtes et des villas privées. Pour remédier à ce désastre, un programme de reforestation a été mis en place. L’été, la palmeraie est l’un des endroits les plus agréables où séjourner car elle garde une relative fraîcheur et la plupart des établissements sont équipés d’une piscine et de spas. Pour la visiter, empruntez un vélo ou offrez-vous une promenade en dromadaire, une pause relaxante loin du tumulte de la médina !
Ce vieux quartier est à la croisée des chemins entre le Marrakech d’autrefois avec ses mosquées, ses riads et ses fontaines et celui d’aujourd’hui avec ses magasins de design contemporain et ses restaurants cosmopolites. Central et facile d’accès, il est réputé pour ses fondouks, anciens entrepôts et caravansérails qui abritent boutiques et ateliers d’artisans. C’est là qu’il faut chiner les belles pièces que l’on achète autrement à prix d’or dans le quartier de Gueliz dans la ville nouvelle.
Le sultan saadien Ahmed Al-Mansour voulait emmener tout son or dans sa tombe. Surnommé «le victorieux» en raison de ses succès militaires contre le Portugal et le Soudan, il avait fait fortune en pratiquant le commerce du sucre. Il fit couvrir d’or le plafond de la salle des douze colonnes afin que son tombeau soit digne de sa gloire. Voulant être entouré de ses nombreuses femmes et enfants après sa mort, on retrouva plus de 170 sépultures dans son mausolée. Après sa mort en 1603, le sultan alaouite Moulay Ismail décida de faire murer les tombeaux qui tombèrent dans l’oubli jusqu’à leur découverte en 1917.
Longtemps utilisée pour les exécutions publiques, la place Djemaa El-Fna est aujourd’hui une salle de spectacle à ciel ouvert où les représentations de théâtre de rue partagent la vedette avec les charmeurs de serpents et les acrobates. À la nuit tombée, les conteurs captivent leur auditoire en faisant le récit de vieilles légendes arabes alors que les touristes se font faire des tatouages au henné sous des parasols. Ces manifestations traditionnelles lui valent d’être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 2001.
Votre visite de Marrakech ne serait pas complète sans un hammam au savon noir et un gommage au Kessa (gant en crin) rincé à l’eau de fleur d’oranger. Si vous souhaitez assouplir votre peau, testez aussi un masque du cuir chevelu au Rhassoul suivi d’un massage à l’huile d’argan. Un gommage simple dans un hammam public coûte entre 30 et 50 dirhams et plus de 150 dirhams dans un riad. Si vous penchez pour un établissement public, testez le Bab Doukkala, un hammam de quartier qui date du XVIIème siècle avec un dôme étoilé où filtre la lumière. Une clientèle locale s’y détend contre d’imposantes colonnes en attendant leur gommage.
Commandé en 1860 par le Grand Vizir Si Moussa, ce pa- lais de 150 chambres édifié sur un terrain de 8 hectares n’a cessé d’être embelli. Surnommé La Bahia (littéralement «la belle»), ce palais concentre tout le savoir faire marocain en termes d’artisanat et d’architecture. Ses plafonds de bois peint, doré et marqueté et ses ornements en stuc valent à eux seuls le détour. La Bahia est toujours utilisée par le souverain Mohammed VI pour organiser des réceptions en l’honneur de chefs d’État ou de stars internationales. La visite (10 dirhams par personne) est autorisée de 9h à 16h30.
Une «diffa» (festin) commence généralement par 7 salades à base de légumes cuits et par une pastilla de pigeon. Sui- vent des viandes grillées servies avec du beurre clarifié aux épices ou des viandes mijotées accompagnées de semoule au safran et de légumes de saison. En dessert, vous avez généralement le choix entre une pastilla à la crème et aux amandes et une soupe d’oranges à la cannelle. Comme dans tous les repas orientaux, les plats se partagent pour plus de convivialité. Les meilleures adresses de Marrakech se transmettent de bouche à oreille, n’hésitez pas à vous faire conseiller par votre riad ou votre hôtel.
Créé en 1924 par le peintre paysagiste Jacques Majorelle, ce lieu est une ode à l’art moderne avec son décor jaune citron, bleu cobalt et vert franc. Féru de botanique, il y avait fait planter des centaines d’essences rares et exotiques et édifier sa résidence privée dans un style art déco. Achetée par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en 1980, la propriété fut léguée à la ville de Marrakech à la mort du couturier. Aujourd’hui, elle abrite le musée d’art islamique ainsi qu’une collection d’objets d’arts décoratifs qui appartenait à YSL.
Edifiée au XIVème siècle sous le règne de la dynastie des Mérinides, cette école coranique a longtemps été considérée comme la plus grande institution religieuse d’Afrique du Nord. Elle pouvait accueillir jusqu’à 900 étudiants. Vous serez subjuguée par les coupoles en bois de cèdre sculpté, les balcons en moucharabieh, les ornements calligraphiés en stuc et les arcades de style hispano-mauresques ornées de zelliges à cinq couleurs. À l’étage, les chambres de 3m3 donnent un aperçu des conditions de vie monastiques des étudiants. La Médersa est accessible pour 50 dirhams.
Une visite à Marrakech ne serait pas complète sans une halte dans le palace légendaire. Allez prendre un verre dans son bar mythique des années 30 aux murs capiton- nés rouges où Churchill avait ses habitudes. Mettez-vous sur votre 31 et allez siroter un whisky 20 ans d’âge ou une Mamoun lady (un cocktail à base de gin, de citron et de fleur d’oranger) en écoutant du jazz. Evitez le dimanche, le jour où le bar est le moins animé.
Y aller. De nombreuses compagnies régulières et low-cost desservent Marrakech depuis paris et les grandes villes françaises. Transavia propose des billets d’avion à partir de 100 euros aller-retour suivant les périodes.
Heures d’ouvertures. Si vous allez à Marrakech pour faire du shopping, évitez le dimanche et le vendredi après-midi qui sont généralement les jours de fermeture.
Se déplacer. L’aéroport de Menara est situé à 6 kilomètres de la médina et il faut compter 70 dirhams pour un taxi en journée et 100 dirhams le soir. Si vous logez dans un riad, demandez que l’on vienne vous chercher en navette.
Visa. Pour un séjour de moins de 3 mois, les ressortissants européens n’ont pas besoin de visa mais il faut que leur passeport soit valide 6 mois au- delà de la date d’arrivée.
Monnaie. Un euro équivaut à 12 dirhams. Les prix se négocient dans les souks mais pas dans les hôtels ni les restaurants. Comptez 400 dirhams pour une chambre dans un riad, 40 dirhams pour un tajine et 8 dirhams pour une bouteille d’eau.
Climat. L’automne et le printemps sont agréables à Marrakech car les températures y oscillent entre 20 et 25 degrés. Méfiez-vous de l’été car la chaleur peut monter au delà de 40…
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