Moderniser les chaussures classiques des années 20, 30, 40, 50, tel est l’objectif de M. Moustache, jeune griffe française qui fait fureur auprès des trentenaires urbains… Rencontre avec Thibault Repelin, l’un des cofondateurs de ce joli label à l’avenir prometteur.
BIO. Après des études à l’École de Management Léonard de Vinci (EMLV) à Paris-La Défense, Thibault a fait ses armes en tant que chef de projet chez Publicis. En 2012, il crée M. Moustache avec ses deux acolytes, Antoine Vigneron et Guillaume Alcan.
Comment l’aventure a-t-elle commencé ?
Le lancement commercial de M. Moustache s’est fait en septembre 2012. Nous avions le réseau nécessaire pour faire fabriquer des chaussures en Asie et nous cherchions un projet motivant que l’on pourrait co-construire ensemble. Quand nous avons étudié le marché, nous nous sommes vite aperçus qu’il manquait des chaussures confortables, stylées et au goût du jour pour les trentenaires citadins qui ne portent pas de costumes. On a très vite décidé de moderniser les classiques en les revisitant avec style.
Comment vous êtes-vous répartis les rôles ?
Antoine s’occupe du commercial et des finances, Guillaume de la logistique et du site internet et moi de la communication et du développement produit. Comme vous le voyez, nous sommes très complémentaires.
Parlez-nous de votre première collection ?
Notre première création a été le modèle Robert, une basket Richelieu que nous avons éditée en 4 couleurs. Nous nous sommes très vite passionnés pour les matières. Au début, nous nous concentrions sur l’homme puis nous avons lancé la femme. Aujourd’hui nous avons une vingtaine de modèles déclinés en une kyrielle de couleurs par saison mais également des injections de produits grâce à des capsules.
Pourquoi M. Moustache ?
La « moustache » est à la fois l’apanage des dandys, des citadins qui ont du style et des habitants des campagnes à la manière de José Bové. On aimait bien cette dualité. « M. » car nous avions envie de personnaliser notre marque. Notre logo représente un mouton qui porte une moustache. Le mouton symbolise le confort, le milieu rural et la moustache, l’esprit dandy des citadins. Chaque chaussure porte un prénom. Nous ne sommes pas une marque aseptisée, on aime bien le décalage, raconter des histoires…
Qui sont vos muses ?
Jean Rochefort, car c’est le dandy par excellence, plein d’humour et d’autodérision. Il peut porter des Nike sans perdre une once d’élégance. Et dans un esprit plus décalé, Jean Dujardin dans OSS 117 mais en moins lourdingue bien sûr.
Quel est votre processus créatif ?
On se pose toujours la même question : Qu’est-ce qui va faire la différence ? On recherche toujours la petite touche en plus qui nous distinguera de la concurrence.
Quelles sont vos grandes tendances de l’automne-hiver 16/17 ?
Toute notre collection a pour thème un road-trip en écosse. Notre look-book est le carnet de route et le guide de style de deux dandys (un couple) en écosse. On tente d’expliquer « comment rester classe » en toutes circonstances. On a travaillé sur des tweeds, des tartans et des Prince de Galles que l’on a associés à des cuirs. En termes de colorama, on a misé sur du bleu marine, du cognac, du bordeaux et du vert sapin. On a également inséré des cuirs poney et reptile dans un esprit créateur.
Quelles-sont vos sources d’inspiration ?
Les classiques des années 20, 30, 40 et 50. Nos thématiques sont souvent liées aux voyages, aux lieux et aux couleurs qui leur sont associées. Encore une fois, nous sommes des conteurs d’histoire…
Quels sont vos 3 modèles phare cette saison ?
La tennis mixte en cuir blanc revisitée « René » avec du daim coloré sur la partie arrière de la tige, le derby féminin « Eugénie» en bi-matière avec un liseré doré et le derby « Louis » à bouts fleuris. En novembre, nous lancerons également une capsule avec une nouvelle bottine mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment.
Comment envisagez-vous l’évolution de votre marque ?
Nous ouvrons notre premier point de vente en nom propre rue Vieille du Temple dans le Marais à Paris. La boutique ressemble à un salon d’essayage rétro pour que les clients se sentent comme chez eux. Nous espérons ouvrir un point de vente tous les dix-huit mois. Parallèlement, nous proposerons une nouvelle mouture de notre site internet dès la rentrée. D’un point de vue international, nous concentrerons nos efforts sur les pays limitrophes de l’Hexagone et sur l’Asie, Japon et Corée du Nord en particulier. En septembre, nous réalisons également une campagne d’affichage dans le métro. L’objectif est d’augmenter notre notoriété auprès des Parisiens.
Quel est le plus beau compliment que l’on vous ait fait ?
C’était au démarrage de la marque en janvier 2013. Nous avions gagné le prix du meilleur accessoire homme au salon du Who’s Next : c’était la reconnaissance dont nous avions besoin et un atout indéniable pour nous faire connaître.
TOO#24