Tantôt un vêtement au chic incarné, tantôt pourvu d’une allure sport, le blazer ne se formalise pas. Cette veste à boutonnière croisée et objet de toutes les convoitises, a une origine à tiroirs qui divise.
Commençons par le phénomène du blazer droit, qui d’après Jack Carlson, avait ses entrées dans le monde des clubs d’aviron anglais au début du XIXème siècle.
Une mention toute spéciale à l’influence d’Oxford et Cambridge en raison de leurs folles joutes d’aviron.
Ainsi, le blazer servait d’abord de veste d’entraînement, avec le souci de maintenir les sportifs au chaud. Avant tout utilitaire, il était aussi un moyen de ralliement et d’identification de ses pairs lors des compétitions.
Mais sa popularité allant bon train, va rapidement outrepasser le contexte purement sportif.
Bien vu tant dans l’exercice de la pratique sportive qu’au moment des loisirs, dans un premier temps, le blazer sert à revendiquer l’appartenance à une élite sociale ou sportive.
Ces premiers blazers sont caractéristiques, il s’agissait alors de vestes de flanelle de laine le plus souvent de couleurs vives. À l’image des vestons hauts en couleurs des « Blazing Reds » du Margaret Boat Club.
Des fétiches qui sont à l’origine même de l’appellation « blazer », provenant de l’anglais to blaze qui signifie flamboyer, briller.
Décidément né pour briller, le blazer a de la ressource.
D’ailleurs, son autre déclinaison, le blazer croisé, aurait quant à lui des origines bien distinctes selon plusieurs sources, dont le designer Alan Flusser.
Ainsi, blazer croisé et milieu militaire seraient à rapprocher. En effet, on reconnaît dans la solennité du blazer croisé, l’allure affûtée des vestes courses croisées populaire dans la Royal Navy au XIXème siècle.
Résultat de cette franche camaraderie, cette fois le nom de blazer serait à attribuer à celui d’une frégate anglaise, le HMS Blazer.
Ce dernier, aurait confectionné des vestes en l’honneur de la visite de la Reine Victoria. Fameux vêtement que le capitaine du navire aurait ensuite imposé comme dress code pour l’occasion.
Séduite et on en convient, par son aspect formel outrageusement chic, la Reine aurait ensuite décrété que cette tenue d’un jour et qu’on appelle aujourd’hui le blazer Navy classique, ne devienne la tenue officielle de la marine anglaise.
Enfin, dans son ouvrage, Dressing the Man, Alan Flusser attribue l’origine du blazer à une autre pratique sportive : le cricket.
Entre l’aviron et les clubs de cricket, décidément, le cœur du blazer et surtout son origine balance.
Il n’empêche que dès la fin du XIXème siècle on le voit partout, lui faisant observer une cote exceptionnelle dans le milieu sportif.
À nouveau reconnaissable pour son design coloré souvent ligné, sa propension à capter le regard est également reconnue dans cette autre version.
De ces différentes théories, à l’heure actuelle il n’en reste pas moins que le succès du blazer, sa démocratisation et on peut le dire, son usage coutumier dans le milieu professionnel.
La boucle est bouclée, désormais vous savez tout sur l’histoire du blazer, un indispensable du dressing, qu’à l’envie on boutonne plus vite que notre ombre !
Pour laisser s’exprimer votre patte mode au bureau, vous vous essaierez bien aux santiags, dont l’histoire est à découvrir sans plus attendre !