L’île de Beauté est un joyau au passé mouvementé. Souvent conquise, jamais soumise, elle a tour à tour été pisane, génoise puis française à partir de 1768. Dotée d’un patrimoine mer et montagne exceptionnel, la Corse éblouit par la diversité et la préservation de ses paysages de carte postale. Cette perle de la Méditerranée regorge de sentiers de randonnée qui mènent à des pano- ramas à couper le souffle, de villages au charme pittoresque, de plages de sable fin aux eaux turquoise, de criques sauvages et d’îles où vous pourrez jouer les Robinson Crusoé. Authentique et préservée malgré son succès touristique, elle est une destination de choix pour les amateurs de farniente, les randonneurs, les campeurs et autres adeptes de fonds sous-marins… La Corse sauvage est à découvrir au printemps lorsque la flore s’épanouit et que les parfums enivrants du maquis embaument ses sentiers fleuris. Une île qu’il faut arpenter de long en large pour en découvrir toutes les facettes.
Charles Quint, Napoléon Bonaparte et Paul Valery en avaient fait leur ville-muse. Juchée sur des falaises impressionnantes, cette cité face à la mer ne ressemble à aucune autre avec sa forteresse millénaire, sa ville haute, son petit port charmant et ses plages paradisiaques de Piantarella, Sperone et Tonnara. De là, vous pourrez partir en excursion par la mer pour découvrir ses grottes et les îles Lavezzi, emprunter l’escalier du Roi Aragon, faire du snorkeling, du kitesurf ou de la planche à voile. La ville regorge de petits hôtels charmants et de restaurants proposant des spécialités du terroir qui vous permettront de goûter en toute simplicité à son style de vie et à son atmosphère unique.
Située en bordure du massif du Monte Cinto, Calvi est connue pour ses plages magiques et sa baie en forme de demi-lune. Une citadelle médiévale impressionnante surplombe la marina depuis l’extrémité occidentale de la baie. Le charme de ses ruelles pavées et la cathédrale Saint-Jean- Baptiste, un chef d’œuvre baroque, valent à eux seuls le détour. Par ailleurs, l’esplanade du quai Landry abonde de restaurants où goûter des spécialités corses. À quelques encablures de là, dans les terres perchées sur une colline, la chapelle de Notre-Dame-de-la- Serra vous offre un panorama unique sur les environs. Ne partez pas de Calvi sans avoir visité le village abandonné d’Occi et sans vous être égaré jusqu’à la pointe de la Revellata.
Située au sommet d’un énorme rocher, la tour génoise de Porto surplombe la ville. Réputée pour changer de couleur au moment du coucher du soleil, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Sa plage de galets est connue pour ses rouleaux, mais attention ils peuvent être violents. Le village en lui-même a peu d’intérêt, mais c’est un endroit stratégique pour explorer la réserve naturelle de Scandola, les gorges de la Spelunca, les calanques de Piana et le Capo Rosso. Il existe une multitude d’excursions en bateau pour profiter de ces sites exceptionnels. Ne partez pas sans avoir roulé vers le sud direction Piana. Cette route magnifique a été élue l’une des plus belles d’Europe à juste titre puisqu’elle permet d’admirer ses calanques à couper le souffle.
C’est sur un immense rocher de porphyres roses que les Génois ont édifié la forteresse de Porto-Vecchio en 1539. Depuis une trentaine d’année, elle est devenue l’une des stations balnéaires les plus prisées des fashionistas de l’Hexagone. Elle regorge de bars, de restaurants, de boutiques (ouvertes jusqu’à minuit) et de boîtes branchées. Porto-Vecchio est un lieu de fête et un endroit privilégié pour faire son shopping avant de quitter l’île. Chaque dimanche a lieu un marché de producteurs qui proposent du miel, de l’huile d’olive, des fromages et de la charcuterie. Par ailleurs, à la sortie de Porto-Vecchio, se situe l’immense plage de Palombaggia (1,5 km de long), l’une des plus belles étendues de sable fin de l’île. Enfin, en tant que destination balnéaire de choix, elle propose une multitude d’hébergements de toutes catégories : du camping basique à l’hôtel 5 étoiles.
Déchiquetées, creusées et burinées par l’érosion, les calanques de Piana offrent aux visiteurs un spectacle fantastique. Ces sculptures naturelles plongent dans la mer et dessinent des silhouettes inattendues. Depuis la terre, les promeneurs peuvent s’essayer à l’interprétation des formes si particulières de ces rochers. De la mer, ils y découvriront des piscines, des eaux translucides, le Capo Rosso qui s’élève à 331 mètres, la tour de Turghju qui semble veiller sur le golfe, la mythique grotte des amoureux et la plage de Ficajola… Une multitude d’excursions sont proposées au départ de Porto, Cargèse ou Sagone. Comptez 25 euros par adulte au départ de Porto.
Située au nord du golfe de Porto, cette réserve d’origine volcanique (inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco) est un refuge terrestre et maritime pour de nombreuses espèces. Immense, la presqu’île représente 900 hectares de terre et 1000 hectares marins. Sur ses falaises rouges sculpturales s’accrochent des myrtes, des lentisques, des euphorbes arborescentes, des chênes verts, des arbousiers et des bruyères énormes. Côté mer, il y a de nombreuses grottes à visiter et des spots de snorkeling incroyables. La gestion exemplaire de cette réserve lui a valu le diplôme de la catégorie A des réserves naturelles européennes en 1985,1990 et 1995. Côté faune, on y trouve des goélands, des cormorans et des aigles pêcheurs, mais aussi plus de 125 espèces de vertébrés dont le mérou et la badêche.
Cet archipel de 23 îles, îlots et récifs granitiques est situé à 10 kilomètres au sud-est de Bonifacio. Sauvage, il compte une foule de petites plages et de criques à l’eau cristalline et bleu turquoise. Il faut savoir que ces îles n’abritent aucune infrastructure, même pas une poubelle. Il faut donc prévoir un sac à dos avec tout le nécessaire pour s’hydrater, se restaurer, faire du snorkeling et se protéger du soleil. Pour y accéder, il faut prendre le bateau de Bonifacio (à partir de 17 euros). En haute saison, des navettes assurent la liaison toutes les 20 minutes à l’aller comme au retour.
Les aiguilles de Bavella se caractérisent par des pics laminsés et de grands remparts rocheux. Plusieurs dizaines de parcours ont été tracés pour parcourir ses paysages fabuleux. Elles ont des formes étonnantes avec des couleurs allant du rouge au gris, le tout saupoudré d’immenses forêts. À partir du col de Bavella situé à 1 243 m d’altitude, vous pourrez accéder au Trou de la Bombe (3 heures aller-retour), à la Croix de Leccia (2 heures aller-retour), au refuge de Paliri (4 heures aller-retour) et à la Punta di u Pargulu (4 heures aller-retour). Si vous n’aimez pas marcher, optez pour le joli village de Zonza, d’où vous pourrez admirer les arrêtes déchiquetées sans mouiller le maillot.
Située en plein centre de la Corse, dans les montagnes, à égale distance d’Ajaccio et de Bastia, Corte est souvent considéré comme sa capitale historique et culturelle. Bâtie au creux d’un bel amphithéâtre naturel, elle surprend par sa citadelle étroite perchée sur un piton rocheux. Sans artifice, la vieille ville accueille à la fois une université et le musée de la Corse. Ce dernier a été réhabilité avec goût par l’architecte italien Andrea Bruno en 1997. Il a longtemps été un hôpital militaire, une prison politique et une caserne de légionnaires. Aujourd’hui, il abrite des collections importantes dans deux galeries illustrant la Corse d’hier et d’aujourd’hui.
L’Agriate (ou grenier de la Corse) est une région vierge et montagneuse au sol granitique et filtrant qui s’avère idéal pour la viticulture. Dans ce désert fleuri au printemps, s’étendent 40 hectares de vignes d’exception appartenant au clos Teddi. Ce vignoble unique abrite des cépages traditionnels : le Vermentinu pour les blancs, le Niellucciu pour les rosés et les rouges avec une pointe de Sciaccarellu. Notre conseil : n’oubliez pas de visiter ses caves dans la rue principale de Saint-Florent. Le vin est délicieux et les dégustations sont gratuites…
Ce restaurant traditionnel devenu une institution à Ajaccio a été décoré comme une place de village corse. Un brin folklorique, la chef Michèle Calzaghe vous propose un menu unique avec de vraies saveurs du terroir. Au menu, notamment, des cannellonis au brocciu, un sauté de veau corse aux olives et une crème à la farine de châtaigne. Comptez 38 euros par personne. Si vous ne passez par Ajaccio, essayez de dîner dans une auberge de village typique, vous y mangerez des plats roboratifs du terroir qui raviront vos papilles ! 20123 2, rue Roi de Rome, 20000 Ajaccio.
Le parc A Cupulatta (qui signifie « tortue » en corse) est un lieu unique en Europe qui devrait plaire à vos petits monstres. Située sur un site naturel de 2,5 hectares, cette réserve entend sensibiliser les visiteurs à la vie et aux mœurs des tortues, mais aussi à leurs origines multiples. Créé par une association, ce centre a pour vocation l’élevage, l’étude et la protection des tortues terrestres et aquatiques du monde entier. Le parc abrite 170 espèces et plus de 3 000 animaux. Le cadre naturel remarquable, les conditions climatiques méditerranéennes et les aménagements adaptés semblent offrir des conditions de vie optimales à ces fascinantes tortues que l’on pour- rait observer pendant des heures. 9 euros pour les enfants, 12 euros pour les adultes.
Vous pouvez prendre l’avion ou le bateau depuis Marseille, Nice ou Toulon sur la SNCM, Corsica Ferries, la Méridionale ou Moby Lines. La Corse compte 4 aéroports (Ajaccio, Bastia, Figari et Calvi) et 9 compagnies aériennes la desservent (Air France, Air Corsica, Britair, Easyjet, Transavia, Volotéa, Régional, Jetairfly et XL Airways). En s’y prenant à l’avance, comptez 50 euros par trajet en avion et 20 euros en ferry.
Très touristique, la Corse se visite au printemps ou à l’automne. Les mois de mai, juin et septembre sont de loin les plus agréables. L’hiver est froid et parfois humide. Comme pour de nombreuses destinations, les 15 premiers jours d’août sont à éviter. À cette période, les abords des villes sont souvent embouteillés.
Les produits du terroir corse sont délicieux. Sa charcuterie est particulièrement prisée avec, entre autres, la bulagna, la coppa, la figatellu, le lonzu, le prisuttu et la panzetta… Outre le brocciu (la brousse), les fromages traditionnels corses sont classés en cinq types caractéristiques. Leurs noms rendent compte de leurs lieux de production : Bastelica, Calenzana, Niolo, Sartène et Venaco. Les auberges corses traditionnelles proposent souvent des plats de gibier mijotés accompagné d’un verre de vin rosé ou rouge. Après un café-canistrelli, l’alcool de myrte est de rigueur !
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