Territoire sauvage par excellence, la Camargue est dotée d’un patrimoine culturel et vivant exceptionnel où se côtoient sites gallo-romains, réserves ornithologiques, parcs naturels régionaux et plages superbes.
Située entre deux bras du Rhône, sa zone du delta s’étend sur plus de 75 000 hectares avec des espaces sablonneux où se mêlent terre et eau. Vous pourrez y rencontrer à la fois des manadiers, des experts ornithologiques et des gardians.
Pour goûter à son atmosphère unique et s’immerger dans ses paysages sauvages de toute beauté, mieux vaut emprunter ses routes à vélo ou à cheval. Si le printemps et l’automne sont les périodes les plus agréables pour visiter la région, l’hiver est le meilleur moment pour observer sa faune ornithologique. Ne repartez pas sans avoir fait une escale à Arles, un bijou de l’époque romaine, et aux très religieuses Saintes-Maries-de-la-Mer. La Camargue subjugue ses visiteurs tant pour la beauté de ses paysages et l’abondance de sa faune que par la richesse de ses traditions et la gentillesse de ses autochtones.
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Considérée comme la porte de la Camargue, Arles fut autrefois la métropole de la Gaule romaine, puis le symbole d’un passé chrétien rayonnant, comme en témoignent ses spectaculaires arènes, ses Alyscamps, son théâtre antique, ses termes de Constantin et son cloître Saint-Trophime. D’ailleurs, les monuments romains d’Arles sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis la place des Lices avec ses terrasses ombragées, arpentez ses belles rues pour y découvrir de magnifiques maisons et hôtels particuliers du XVIe et XVIIe siècle. Ville de fête et patrie des gitans, Arles est aussi le rendez-vous incontournable des gardians qui y pratiquent toujours feria et corrida.
Côté culture, Arles n’a jamais cessé d’inspirer les artistes de Van Gogh à Gauguin en passant par Picasso. Aujourd’hui, elle compte quatre musées d’envergure : le musée départemental Arles antique qui abrite des sarcophages du IVe siècle, le Museon Arlaten (musée arlésien) consacré à l’ethnologie de la Provence, le musée Reattu (le musée des beaux-arts d’Arles) et le musée du riz. En outre, chaque été, y ont lieu les Rencontres internationales de la photographie.
Saintes-Maries-de-la-Mer s’érige en capitale de la Camargue pour tous ceux qui souhaitent arpenter ses dunes, ses plages de sable fin, ses étendues de roseaux et visiter ses célèbres manades. Construite entre ciel et mer au IXe siècle, c’est de là que le Petit-Rhône rejoint la Méditerranée. Depuis son baptême tardif en 1838, elle est devenue un lieu de pèlerinage majeur pour les tsiganes, manouches et gitans du monde entier qui viennent y célébrer en mai la Vierge noire. Selon la légende, son rivage accueillit, à l’aube de la chrétienté, Marie Jacobé, Marie Salomé et leur servante Sara, des chrétiennes persécutées qui avaient fui la Palestine sur une barque sans gouvernail. Connue pour son église altière et protectrice au clocher roman très reconnaissable, vous aurez plaisir à parcourir ses ruelles pavées bordées de maisons blanches sur les traces des pèlerins. C’est le lieu de villégiature idéal pour goûter aux joies des promenades pédestres et équestres, admirer le ballet des oiseaux et pourquoi pas céder à l’ivresse de la navigation.
Édifiée au XIIIe siècle par Saint Louis, elle avait pour mission de faciliter le commerce entre l’Orient et l’Italie. Premier port sur la Méditerranée du royaume de France, elle abrite un ensemble de monuments historiques à l’architecture particulièrement bien conservée. Joyau de la Camargue gardoise, cette forteresse médiévale compte 1 634 mètres de remparts, une multitude de portes fortifiées, pas moins de vingt tours et un chemin de ronde. De sa tour de Constance qui fait plus de 30 mètres de haute, vous pourrez admirer l’une des plus belles vues de la Camargue et de ses salins aux couleurs roses. Ne partez pas d’Aigues-Mortes sans avoir visité sa magnifique église gothique Notre-Dame-des-Sablons et ses pénitents blancs et gris. Enfin, pour vous restaurer, rendez-vous sur la place Saint-Louis où trône une fontaine surmontée de la statue de son fondateur. Vous pourrez vous prélasser à la terrasse de l’un de ses restaurants et y faire du shopping.
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Construite près de l’embouchure du Petit-Rhône aux IXe et XIIe siècles, l’église Notre-Dame-de-la-Mer permettait aux villageois de se défendre des attaques des pirates qui sévissaient sur la côte à cette époque. Il s’agit d’une véritable forteresse, visible à plus de 10 km, formée d’une nef unique et droite, sans ornement, haute de 15 mètres. Le toit entouré d’un chemin de ronde servait de tour de guet. Le chœur et l’abside sont surmontés par un donjon en hémicycle qui renferme l’ancienne salle du corps de garde appelée chapelle haute. Aujourd’hui, la statue de Sara, élément essentiel du patrimoine des gitans, est placée dans la crypte, à droite de l’autel. Construite autour d’une église primitive et d’un puits d’eau douce, on pense que les saintes y étaient enterrées. Les grandes périodes de pèlerinage ont lieu en mai, octobre et décembre, mais vous y croiserez des pèlerins en toute saison.
Depuis plus de 20 ans, le parc naturel régional de la Camargue assure une mission de surveillance pour favoriser la reproduction des flamants roses à l’étang du Fangassier. Il abrite aujourd’hui la plus grande colonie d’échassiers de Méditerranée occidentale au moment de la nidification. Déserté par cette espèce dans les années 60, le fondateur du domaine de la Tour du Valat (Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes) fit construire un îlot de 6 200 m2 et y plaça 500 nids factices, ce qui permis le retour de cette espèce. Aujourd’hui, environ 10 000 couples nichent chaque année sur l’étang pour élever leurs poussins. Le bureau des guides naturalistes propose des sorties nature pour découvrir la colonie d’avril à juin. On peut y observer les flamants roses à la longue vue, mais il est strictement interdit de s’en approcher. Au nord de l’étang, on peut les photographier en train de s’alimenter ou de voler.
Le Pont de Gau est à la fois un parc, une réserve ornithologique et un centre de soins. Créé par André Lamouroux en 1949, il a énormément évolué depuis sa création. Les cages vétustes ont été remplacées par de grandes volières où le biotope de chaque espèce est reconstitué. Les 12 hectares du marais de chasse voisin ont aussi été aménagés pour protéger les oiseaux et permettre leur observation. Au-delà des îlots, des milliers de plantes, d’arbres et d’arbustes ont été plantés et des panneaux informatifs thématiques ont été installés. Depuis le milieu des années 70, un centre de soins de la faune sauvage qui accueille près de 600 oiseaux blessés par an a vu le jour. Depuis 1987, le Pont de Gau loue également 48 hectares au marais de Ginès voisin. Cela a permis de diversifier les habitats des oiseaux, d’optimiser les capacités hydrauliques du parc et d’aménager des infrastructures pour observer la faune de plus près sans être vu.
La plage de Piemanson de Salin-de-Giraud (ou plage d’Arles) se situe entre l’embouchure du Rhône et le phare de Beauduc. Bordée par des dunes et des étangs, elle est réputée pour être l’une des plages les plus sauvages de France. Cette étendue de sable de 7 km a été jusqu’en 2015 le plus grand terrain de camping sauvage de France mais, depuis, que les autorités l’ont interdit et la nature a repris ses droits. Un endroit idéal pour se baigner ou pratiquer le jogging.
Les manades sont des propriétés où sont élevés des troupeaux sauvages de taureaux ou de chevaux. Elles sont dirigées par des gardians. Si les chevaux sont entraînés à la course camarguaise ou à l’équitation, les taureaux sont eux dédiés aux fêtes taurines et à la consommation de viande. De nombreuses manades ont ouvert des chambres d’hôtes avec une ribambelle d’activités pour les touristes. Au menu : repas gastronomiques à partir de produits du terroir, ferrade, course à la cocarde, visite des élevages à cheval et tri camarguais…
Cet amphithéâtre romain a été construit vers 80 après J.-C. sous les ordres de Tibère César Auguste dans le cadre des extensions flaviennes de la ville. Ce monument est le vestige le plus important de l’ancienne colonie romaine. Bâti sur la colline d’Hauture, son architecture a été conçue pour les grands spectacles et permet d’accueillir 25 000 spectateurs. Inspirées du Colisée de Rome, les arènes d’Arles reprennent toutes les caractéristiques classiques de ce type de construction : un système d’évacuation par de nombreux couloirs d’accès, une scène centrale de forme elliptique entourée de gradins, des arcades, ici sur deux niveaux, le tout sur une longueur totale de 136 mètres. Aujourd’hui, les arènes accueillent des corridas, des courses camarguaises dont la célèbre Cocarde d’or, mais aussi des concerts et des pièces de théâtre.
Le cloître Saint-Trophime est au centre des bâtiments canoniaux de la cité épiscopale. À partir du XIIe siècle, l’espace au sud de la cathédrale Saint-Trophime est occupé par deux grands ensembles : le palais de l’évêque et le claustrum, un espace réservé à la communauté des chanoines. Touchée à la même époque par la réforme grégorienne, l’église entreprend la construction de bâtiments conventuels organisés autour d’un cloître. Les deux premières galeries, romanes, présentent des sculptures d’une exceptionnelle qualité, véritables fleurons de l’art roman provençal. L’édifice sera complété au XIVe siècle par deux autres galeries de style gothique. Les modifications ultérieures de la cité épiscopale préserveront le cloître et ses salles adjacentes. Comptez 5,50 euros pour découvrir ce joyau provençal.
Le musée départemental Arles antique est devenu un lieu incontournable pour tous les passionnés d’archéologie, d’art et de patrimoine. Construit près des vestiges du cirque romain, au bord du Rhône, le musée offre aux visiteurs une large vision de l’archéologie d’Arles et de ses environs, du néolithique à l’antiquité tardive. Ce musée abrite plus de 1 700 objets parmi lesquels le célèbre buste de Jules César, des sarcophages, des mosaïques, des amphores et des statues monumentales. Vous y découvrirez également de nombreux objets de la vie quotidienne ou ayant trait à la navigation. En outre, le musée accueille des expositions temporaires, des ateliers et des événements festifs qui permettent d’appréhender l’antiquité de façon différente.
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Pour vous rendre en Camargue, mieux vaut prendre le train pour Arles. Si vous souhaitez prendre l’avion, vous pouvez passer par Montpellier ou par Marseille, mais il vous faudra louer une voiture ou prendre un bus. Comptez entre 100 et 200 euros l’aller-retour en train depuis Paris selon les périodes.
Le printemps et l’automne sont les meilleures saisons pour visiter la Camargue en toute quiétude et profiter de ses plages. Mais l’hiver peut également être intéressant puisqu’une bonne partie des oiseaux présents ne migrent pas.
La Camargue abonde de produits du terroir qui font la plus grande fierté des Camarguais. Au menu : taureau de Camargue AOP, riz, Pélardon des Cévennes, agneau de Provence et huile d’olive, mais aussi d’excellents poissons et fruits de mer… Laissez-vous tenter par la fougasse, la salade camarguaise au riz et aux crevettes, l’anchoïade, les moules à la brasucado, l’anguille au four, la barbouillade d’artichauts, mais aussi l’emblématique gardiane de taureau et la brandade de morue.
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