Après un diplôme de commerce à l’École des hautes études commerciales du Nord (EDHEC), Julie Bigot a fait ses armes dans le marketing et la communication pour des marques de textile. Après vingt ans dans l’industrie et le retail en tant que directrice marketing et communication, elle a décidé de remettre l’humain au cœur de sa vie et de quitter la fast fashion, un secteur trop éloigné de ses valeurs personnelles. Passionnée de santé et de cuisine, elle décide de repartir de zéro en suivant une formation de naturopathe au sein d’Euronature, une école certifiée par la Fédération française des écoles de naturopathie (Féna) qui existe depuis plus de 38 ans. Julie Bigot a également passé un diplôme universitaire en micronutrition, alimentation, prévention et santé. Aujourd’hui, elle intervient auprès d’entreprises pour animer des conférences et des ateliers tout en recevant une clientèle privée dans son cabinet de Senlis.
C’est le courant occidental d’une médecine ancestrale largement inspirée de la médecine traditionnelle chinoise et de l’ayurveda indien. La naturopathie puise ses sources dans la médecine naturelle et préventive. En bref, c’est un peu le médecin généraliste des médecines naturelles. La naturopathie s’appuie sur une vision holistique de l’humain car elle traite à la fois de l’alimentation, l’activité physique et l’équilibre psycho-émotionnel. Mon rôle est d’accompagner les personnes en quête d’un équilibre et d’une hygiène de vie pour une meilleure santé au quotidien grâce à des outils uniquement naturels.
Je ne suis pas passée très loin du burn-out car je ne me reconnaissais plus dans mon métier de directrice marketing et communication dans le secteur de la fast fashion. Mon mari exerçant le métier d’architecte paysagiste, j’ai toujours partagé avec lui l’idée que la nature possède des bienfaits que l’on doit lui rendre. D’autre part, j’ai deux filles : l’une qui a une pratique sportive intensive, l’autre qui est végétarienne. C’est en cherchant des solutions pour alimenter ma tribu que j’ai commencé à m’intéresser à la naturopathie et à rentrer dans le vif du sujet.
La naturopathie permet de mettre toutes les chances de son côté du point de vue de la santé en prévenant les maladies et en limitant, par conséquent, les accidents de la vie. J’ai l’habitude de dire que mon objectif principal est de ramener des années à la vie. J’agis également sur des pathologies chroniques comme les allergies, le diabète ou l’hyperthyroïdie. Pour certaines maladies, surtout chroniques, l’approche naturelle peut soulager les effets secondaires des traitements médicamenteux. En outre, en accord avec le médecin dans certains cas, cela peut aider à limiter la prise de médicaments. Pour des pathologies plus graves, la naturopathie peut venir en soutien d’un traitement lourd. On agit en parallèle sur le stress grâce à des exercices de sophrologie et de réflexologie, mais aussi via l’utilisation de la phytothérapie – huiles essentielles, hydrolats – pour élaborer des accompagnements spécifiques. Le naturopathe agit aussi sur l’équilibre psycho-émotionnel de son patient. Je remonte toujours de la problématique à la cause. Par exemple, pour des problèmes de peau comme le psoriasis, il faut revenir à la charge de stress qui provoque les crises. La peau est reliée au système nerveux. Il m’arrive d’envoyer mes clients consulter un psychologue pour qu’ils entament une thérapie salvatrice.
Le point départ, c’est la ou les problématiques de l’individu. Le naturopathe mène toujours une enquête approfondie sur ses habitudes de vie, mais aussi sur l’apparition des troubles. On évalue la vitalité de la personne afin de proposer un éventail de solutions adaptées à l’individu. On débute généralement par l’assiette, puis on élargit le cadre avec des solutions liées à l’activité physique et aux problématiques psycho-émotionnelles. On adapte les outils à chaque personne pour la rendre la plus autonome le plus rapidement possible. Le but n’est pas de priver l’individu des habitudes qui comptent pour lui, mais de les adapter ou de trouver des alternatives acceptables.
Une envie d’améliorer son hygiène de vie, un besoin de rééquilibrage alimentaire, une pathologie chronique comme le diabète ou l’hyperthyroïdie, des perturbations ou des troubles liés à une période de la vie (adolescence, grossesse, ménopause), des troubles du comportement alimentaire, des pathologies plus graves (en complément d’un traitement médical), une intolérance alimentaire, un manque chronique d’énergie, des problèmes de peau, des migraines ou un état de stress permanent… Les personnes que je reçois viennent toujours avec une problématique principale. Je mène alors une véritable enquête sur leurs habitudes de vie. Je commence toujours par l’assiette, puis j’élargis le spectre. Parallèlement, je me suis formée à la micronutrition à l’université René Descartes, à Paris. Cela me permet de travailler sur les intolérances alimentaires en m’appuyant sur des analyses biologiques. En menant l’enquête préalablement, on peut cibler les analyses de sang à effectuer pour savoir quel organe dysfonctionne et identifier quelles carences l’individu a cumulées. De cette façon, je peux affiner le diagnostic et ainsi lutter contre la perméabilité intestinale ou l’hyperthyroïdie par exemple.
Sans hésiter, l’alimentation ! L’idéal, c’est moitié légumes, un quart de protéines, un quart de glucides. Contrairement aux idées reçues, il y a des gens minces qui développent des maladies cardio-vasculaires et des obèses qui ne sont pas forcément des gros mangeurs, mais qui sur-assimilent les aliments. En plus de la souffrance physique, s’ajoute la souffrance psychologique. De plus, depuis la fin e la guerre, on est de plus en plus sédentaire. On devrait moins manger de protéines et fuir les sucres. Mais ce qui a changé véritablement, c’est l’hyper-exposition au stress nourri par la pression au travail et la surexposition médiatique. D’autre part, les fruits et les légumes ont moins de nutriments qu’à l’époque de nos grands-parents. Sans compter que depuis les années 1950, l’industrie de l’agroalimentaire inonde le marché de produits transformés bourrés d’additifs et de sucres en tout genre. Il faut savoir qu’il existe 56 dénominations pour parler du sucre sur les étiquettes… Ce n’est pas un hasard si le nombre d’obèses et d’individus atteints d’hypertension explose dans la plupart des pays occidentaux. Pour aider les gens à se départir de leurs mauvaises habitudes alimentaires, je leur apprends à lire les étiquettes de ce qu’ils achètent le plus régulièrement et à les remplacer par des produits plus sains quand c’est possible. Il existe de nombreuses applications comme Scan Up et Yuka qui décryptent les étiquettes. Si les nutriscores ABCDE sont intéressants pour évaluer les qualités nutritionnelles d’un aliment, il faut également regarder les indices Siga (échelle de 0 à 7) ou Nova qui analysent le taux de transformation de ce que vous achetez. Idéalement, il faut s’éduquer et apprendre à proscrire certains termes de son alimentation.
La première séance d’une heure trente est dédiée à un bilan de vitalité. L’objectif de cette première rencontre est d’avoir une vision complète de la personne d’un point de vue alimentaire et physique. L’individu doit répondre à un très long questionnaire qui aborde tous les volets de la santé (osseuse, vasculaire, immunitaire, digestive), mais aussi les moyens de contraception, les maladies et les traitements. Je m’intéresse également à son parcours de vie, aux moments-clés physiques ou émotionnels pour avoir une vision holistique de la personne. En général, on préconise un suivi pendant les trois mois suivants (une fois par mois pendant une heure) pour ajuster la stratégie, se former aux outils de naturopathie et se départir des mauvaises habitudes. La première séance coûte entre 70 et 110 euros selon les naturopathes et les entretiens de suivi entre 50 et 70 euros.
Vérifiez que votre naturopathe a bénéficié d’une formation d’au moins 1 200 heures et qu’il a suivi des stages pour valider sa formation. Huit écoles sont répertoriées à la Féna (Fédération française de naturopathie), ce qui est un gage de sérieux et de qualité. Sachez que la plupart des naturopathes suivent des certifications complémentaires pour se spécialiser ou élargir leurs horizons.
« Après le nécessaire cocooning de l’hiver, le printemps est le bon moment pour se débarrasser des surcharges et toxines accumulées. Il est essentiel, lorsque l’on veut se détoxifier, d’évaluer son énergie. Car attention, il ne faut pas faire de détox en profondeur quand on se sent fatigué ou faible. La détox passe par le foie, il faut donc privilégier les tisanes ou les ampoules de plantes et boire beaucoup ! Les tisanes au romarin et le jus de citron tiède sont particulièrement efficaces et sans risque pour les personnes fragilisées. Pour les plus gaillards, on pense au radis noir et à la tisane d’artichaut (pas toujours au goût de tout le monde…). La détox passe également par une réduction des toxines en privilégiant les légumes, une alimentation bio, locale et de saison et en limitant au maximum les aliments transformés. Dans un premier temps, pour s’alléger, vous pouvez réaliser une monodiète un jour par semaine en consommant à volonté un légume ou un fruit de votre choix : la pomme est souvent préconisée car elle peut être consommée cuite, en compote ou avec de la cannelle. Pour une détox optimale, il faut également pratiquer une activité physique régulière pour éliminer et des exercices de méditation ou de sophrologie pour gérer son stress et bien dormir. »
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