Loin du folklore, le chamanisme décrit par Gérard Grenet est un art de vivre qui prône l’épanouissement et le rayonnement en ravivant des facultés enfouies. Une mine d’idées pour compenser la charge de notre vie hyperconnectée !
Utiliser les pratiques chamaniques pour affronter le stress généré par nos agendas surchargés, les attentes de notre hiérarchie ou les exigences de notre quotidien pourrait sembler un peu fantasque… Pourtant, le chamanisme regorge d’outils faciles et de rituels mystérieux à mettre en place pour pratiquer l’auto-guérison physique, émotionnelle, mentale et énergétique. Dans Vous aussi, vous êtes chaman !, Gérard Grenet nous livre les enseignements qu’il a appris auprès de son maître amérindien et des sages qu’il a pu rencontrer à travers son long parcours initiatique. Loin du folklore qui entoure généralement le chamanisme, il nous propose un art de vivre individuel qui prône l’épanouissement et le rayonnement sur les autres en ravivant des facultés latentes ou endormies. Une immersion dans un monde où l’équilibre énergétique, la contemplation de la nature, la créativité, l’intuition et la spiritualité prennent toute leur dimension.
Le chamanisme coïnciderait avec l’arrivée des hommes sur Terre il y a 40 000 ans. L’art paléolithique met en scène des formes géométriques et des animaux que l’on visualiserait en état de transe. Ce qui prouverait cet état de fait, c’est que ces peintures rupestres montreraient les mêmes représentations dans plusieurs zones du globe. Pratique à la marge et souvent rejetée par les religions, seuls le bouddhisme et le taoïsme ont complètement intégré le chamanisme. Bien qu’exclusivement transmis à l’oral, le chamanisme a pourtant perduré pendant des milliers d’années car il s’appuie sur l’expérimentation et l’authenticité. Le pratique chamanique a toujours été respectueuse de la vie humaine et de la nature. Gérard Grenet l’entrevoit comme un patrimoine qui appartient à l’humanité. Les chamans modernes répondent à certains besoins actuels : protéger la terre et s’y ressourcer, installer de nouvelles structures psychologiques et mentales, s’ouvrir à la spiritualité et partir en quête de soi, trouver sa vérité en quelque sorte.
Le chamanisme est la pratique la plus ancienne du corps et de l’esprit. « Chaman » signifie, selon les cultures, l’homme qui sait, l’homme d’en haut, l’éclaireur de pouvoir. Dans sa forme la plus tribale, le guérisseur chante et joue de ses instruments pour invoquer le monde invisible : les esprits, les entités organisatrices de l’harmonie terrestre, porteuses d’informations et de guérison. Pour y parvenir, il utilise la transe, un état de conscience altéré ou élargi qui conduit parfois à l’extase. Leurs rythmiques en boucle régulière et prolongée emportent la conscience. Le jeûne, l’expression corporelle libérée ou l’ayahuasca d’Amazonie (qui est un hallucinogène réputé dangereux) permettent d’obtenir les mêmes résultats. La transe propose de passer d’une réalité ordinaire à une réalité non ordinaire, d’un état de conscience ana- lytique propre au lobe gauche à un état d’intuition extrême qui va au-delà de la dimension physique et de l’espace- temps propre au lobe droit. Une fois la passerelle installée entre le monde visible et invisible, un vide mental puis une pensée non consciente s’installent. Il peut alors rentrer en contact avec des esprits, un monde parallèle invisible.
Le chaman guide, conseille, oriente et parfois induit. Il soutient la sagesse, le bon sens, le discernement et le respect de la nature. À la fois gardien de la Terre et intermédiaire avec le monde des esprits, le chaman croit aux esprits des défunts, des animaux, des arbres, des éléments et même des objets. Selon lui, l’âme est une conscience silencieuse et immortelle. Nous serions dotés du tonal, le mental que l’on utilise dans la vie quotidienne avec ce qu’elle comporte de croyances limitantes. Le nagual est son contraire : il incarne l’aventure, l’inconnu, le potentiel infini, non-matériel et non structuré lié au monde invisible. Le tonal, c’est notre monde physique que l’on expérimente par nos cinq sens. Le nagual, c’est la partie immergée de l’iceberg, le même monde que le tonal, mais vécu sans le filtre sensoriel ; un monde appréhendé avec la vision chamanique.
La pratique chamanique offre l’immensité de tous les possibles, des alternatives de changement et le remplacement de changements encombrants. Le chaman est également radiesthésiste, sourcier, il manipule le pendule et pratique la résonance mentale. L’être humain mène son existence entre deux forces fonda- mentales qui lui fournissent l’énergie dynamique nécessaire pour vivre : le cosmos (pluie d’ions positifs) et la Terre (terrain d’ions négatifs magnétisés). Nos chakras, centres énergétiques installés à différents endroits de notre corps, captent et transforment ce courant alternatif extérieur en une énergie intérieure (sang, liquide lymphatique et intracellulaire). La respiration serait la clé d’une bonne circulation de l’énergie ; le carburant dont le corps aurait besoin. Nos cellules agiraient en émetteur récepteur, ce qui permettrait au corps de s’accorder sur une fréquence précise et d’accéder à la résonance physique – la syntonie. À travers des rites de chants, de danse et de tambour, le chaman s’installe en résonance physique et mentale à travers la puissance de sa pensée avec un objectif précis. La résonance mentale, c’est notre capacité à émettre un rayonnement mental, dit d’union, à une cible pensée (un objet ou bien une personne, proche ou éloignée géographiquement) qui va recevoir votre message vibratoire et vous répond en retour par son rayonnement personnel. On parle alors de rayon d’union. Cette logique physique détermine la base du fonctionnement radiesthésique.
Affûter sa sensibilité au rayonnement permet d’en déterminer la source (personne ou objet). Habitués à fonctionner par la pensée et le raisonnement, nous en oublions notre sixième sens qui est un talent naturel et un vecteur illimité de connaissances. L’intuition s’appuierait sur notre capacité à entrer en résonance avec les objets et personnes auxquels nous pensons par un rayonnement mental. Ce ne sont pas nos cinq sens et notre mental qui perçoivent ces rayonnements mentaux, mais notre inconscient à travers seize capteurs situés dans notre corps capables de micro-contractions. Celles-ci seraient à l’origine des mouvements lors de l’utilisation d’un pendule. Comme le dit Gérard Grenet, la radiesthésie est un art vibratoire, un peu magique, qui mobilise notre corporalité tout entière et dépasse la notion d’un physique classique. Le but du chamanisme, c’est l’accord vrai entre l’homme et l’existence qu’il mène, à savoir se relier à nos forces inconscientes, à notre médiumnité, se mettre en contact avec les énergies environnantes et avec les forces de la nature. Le chamanisme nous conduit à gérer efficacement notre émotionnel, faire bon usage de nos cerveaux, de notre mental, de fortifier notre spiritualité et de revoir notre système de vie. C’est un art de vivre à la recherche d’un idéal commun respectueux des hommes et de la nature, loin du matérialisme, et d’une fluidité. Le chaman croit en l’auto-guérison. Il faut se libérer de la mémoire prison pour profiter du pouvoir du renouveau, de l’évolution, de la transformation du changement. Il faut émanciper sa créativité. Le présent n’est que l’agglomération du passé et nous met en pilote automatique. Il nous engage à être responsable de nos vies et à retrouver un idéal commun.
Consulter un chaman urbain comme Gérard Grenet, c’est finalement voir un guérisseur du corps physique et de l’âme qu’il fera passer du tonal au nagual. Le chaman incite toujours le patient à reprendre ses responsabilités. Notre auto-guérison dépend entièrement de nos états émotionnels et mentaux. C’est soit une envie de nouveau départ, soit une question de rencontre. Cette pratique d’épanouissement personnel nous engage à retrouver une conscience individuelle et à dépasser le mode mouton. Le chaman agit alors comme un facilitateur de guérison. Il détermine avec le patient les causes de son mal et les solutions qui s’offrent à lui. Il met en lumière les outils personnels de celui qui le consulte. Le chaman travaille avec le patient d’âme à âme. Il conçoit la maladie comme un indicateur précieux, une réaction du corps à une situation extrême environnementale ou psychologique. Une fois que le mal est identifié et décodé, le chaman établit un plan de reconstruction. Une consultation commence toujours par l’anamnèse (un échange productif entre le patient et le chaman), puis par la détermination de soins éventuels, d’un processus d’évolution ou de changement. La démystification du processus de mal-être passe par l’éducation et la reconnexion aux étages supérieurs. La compréhension et l’acceptation du message provenant de l’esprit, du corps et de l’âme suffisent souvent à désamorcer l’état somatique et à le diriger vers la libération. Celui qui consulte passe d’un statut de victime à un statut d’entrepreneur responsable de sa transformation. Une maladie importante est souvent la résultante d’une multitude de signaux-bobos ignorés.
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Pour pratiquer les techniques chamaniques, mieux vaut avoir un endroit rien qu’à vous pour vous isoler, méditer, réfléchir, vous recentrer et même éliminer la toxicité extérieure. Il peut se trouver à l’intérieur ou à l’extérieur mais doit pouvoir accueillir vos objets, grigris, cartes, minéraux et croyances. Essayez également d’y intégrer les quatre éléments : votre souffle pour l’air, une bougie pour le feu, une fontaine ou une carafe pour l’eau, une plante pour la terre. Vous pouvez aussi le teinter d’une connotation religieuse si vous êtes croyant. Cet endroit représente votre intérieur. Il matérialise votre envie d’avancer spirituellement.
La respiration irrigue l’énergie vitale dans tout le corps et vous permet d’expérimenter la pleine conscience. Pour les chamans, elle réveillerait également notre âme et surtout notre conscience intuitive : le fameux nagual. Pour pratiquer la respiration profonde, il vous suffit d’aspirer doucement l’air en débutant par le bas, le milieu puis le haut des poumons. Votre ventre se dilate, puis votre cage thoracique s’ouvre jusqu’à ce que vos épaules partent vers l’arrière. Retenez l’air pendant un temps aussi long que cette inspiration en trois temps. L’expiration doit être très lente et aussi longue que l’inspiration et la rétention cumulée. Expirez du haut vers le bas. Réalisez enfin une rétention vide aussi longue que le temps de l’inspiration.
Mettez-vous debout les jambes légèrement écartées dans l’alignement de vos épaules. Les jambes sont très légèrement fléchies. Installez votre poids sur toute la surface de votre voûte plantaire. Gainez votre taille et serrez vos abdominaux. Ouvrez la poitrine en inspirant. Roulez vos épaules vers l’arrière en les baissant. Alignez votre tête avec votre colonne vertébrale en baissant légèrement votre menton. Grandissez-vous comme si le haut de votre tête était tenue par un fil. Les yeux mi-clos, visualisez le sourire intérieur. Inspirez en gonflant votre ventre et expirez en le rentrant. Votre langue doit toucher le palais.
Les chakras se relient du bas vers le haut. Il faut inspirer la couleur du chakra, retenir sa respiration pour le remplir de sa couleur originelle et expirer la couleur du chakra supérieur suivant. Il faut donc débuter en inspirant le rouge du chakra racine, retenir son souffle pour le remplir de rouge, puis expirer le orange du chakra sacré, inspirer le orange du chakra sacré, retenez-le et expirez le jaune du chakra solaire. Et ainsi de suite jusqu’au chakra coronal violet qui vous permettra d’expirer du blanc vers le ciel en fusion avec la lumière universelle. Cette pratique favorise la circulation d’énergie et renforce le lien d’un chakra à l’autre pour former un collier d’énergie homogène. C’est le mélange de respiration et de visualisation qui permet de faire le plein énergétique.
Selon Gérard Grenet, la façon la plus rapide et efficace pour se détoxiner, c’est de passer ses mains jusqu’au coude sous l’eau froide purificatrice pour nettoyer son corps physique et énergétique, se débarrasser des mauvaises vibrations et des salissures énergético-mémorielles. Pour nettoyer un bijou ou un objet de ses mémoires ou de ses énergies mémorielles, il faut brûler de la sauge sèche si possible dans un coquillage, souffler sur toutes les faces de l’objet, puis le passer plusieurs fois dans la fumée compacte de la sauge de gauche à droite. Demandez à ce que toutes les énergies quittent l’objet et qu’elles se transforment en énergies de lumière.
Pendant les vingt premières minutes, marchez en pensant à votre vie et à vos préoccupations. Les vingt minutes suivantes seront dédiées à la contemplation de la nature environnante, du bruit du vent dans les feuilles, du chant des oiseaux, des couleurs, de la beauté d’un arbre… Vous pouvez continuer à réfléchir sur votre vie, mais vos yeux sont grands ouverts. Dans la troisième phase de votre balade, prenez part à la nature environnante. Ne pensez plus, mais écoutez vos ressentis. Vous vous identifiez aux arbres, à la terre, à la mousse ; vous êtes en osmose avec la nature. Vous basculez dans un autre mode. Les solutions, les bonnes idées et les messages affluent comme par miracle. Notez-les pour ne pas les oublier avant que votre mental reprenne le dessus et les juge. En quittant ce mode et en vous connectant à la nature, des informations parviendront par d’autres canaux : l’intuition se manifeste alors.
Le pendule est l’antenne et le prolongement de votre rayonnement énergétique, un récepteur vibratoire en quelque sorte. C’est un amplificateur de résonance en état de lâcher prise ; vous donnez ainsi la parole à votre inconscient. Il faut débrancher votre mental et laisser l’inconscient envoyer les microcontractions qui vous permettront d’avoir des réponses à vos questions. Quand vous achetez un pendule, il faut que vous codifiez les mouvements pendulaires : giration ou rotation pour « oui vrai » ou « non faux ». Cette codification ne changera plus jamais. Il vous suffit de poser des questions simples dont vous connaissez les réponses et de regarder le résultat pour connaître cette codification. C’est la pratique qui vous fera progresser. Le pendule vous permet de switcher d’un mode conscient à inconscient. N’intellectualisez pas, balayez les doutes quant aux résultats et vous serez étonné !
La pierre de vision est généralement une roche qui attire votre attention, dont la forme, la couleur et les aspérités vous séduisent. Installez-vous dans un endroit tranquille où vous ne risquez pas d’être dérangé. Prenez votre pierre de vision dans la main gauche. Fermez les yeux, régulez votre respiration puis posez votre main droite en couvercle sur votre main gauche. Laissez le flux de vos pensées défiler jusqu’à ce que plus rien ne vienne. Ouvrez les yeux et placez vos deux mains en corbeille en plaçant la pierre au milieu. Observez chaque millimètre de cette pierre. Dans cette douce torpeur, écoutez ce qu’elle a à dire sur les questions que vous vous posez. Écrivez-les éventuellement et remerciez-la de ce qu’elle vous a apporté. Rincez-la et faites-la sécher à la lumière pour la nettoyer.
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