Mains moites, trous de mémoire, jambes qui flageolent… Parler en public ne s’improvise pas ! Zoom sur des techniques simples, efficaces et faciles à mettre en place qui pourraient bien faire de vous, à l’issue de longues heures de travail et de pratique, un orateur hors pair.
La méthode Dale Carnegie pour apprendre à s’exprimer en public date du début du XXe siècle puisque ce spécialiste du développement personnel et de la pensée positive a donné des conférences sur ce sujet dès 1912. Son livre Public Speaking and Influencing Men in Business a d’ailleurs été édité pour la première fois en 1926. Aujourd’hui, on retrouve l’essentiel de son contenu sous le titre Comment parler en public aux éditions du Livre de Poche, un livre truffé de bons conseils et d’anecdotes pour apprendre l’art de l’éloquence et vous donner envie de vous lancer. Disparu en 1955, Dale Carnegie est devenu une enseigne et l’un des leaders mondiaux de la formation continue spécialisée dans la communication, le leadership, la vente, le management et la prise de parole en public.
Pour être un bon orateur, il faut tout d’abord vaincre sa peur pour conserver la maîtrise de soi. Il est néanmoins primordial de considérer le trac, quand on se lance au début d’un discours, comme utile et normal. Si vous sentez votre pouls et votre respiration s’accélérer, c’est que vous êtes prêt à passer à l’action. S’il reste d’une intensité moyenne, le trac vous permettra même de réfléchir plus vite, de parler de façon plus fluide et de vous exprimer avec plus d’intensité. Même les spécialistes de l’éloquence et les grands conférenciers les plus expérimentés le ressentiraient encore lors des deux ou trois premières phrases de leur dis- cours. La peur de parler en public se nourrit de notre manque d’expérience, mais aussi de notre capacité à projeter le pire des scénarios. La seule façon de combattre sa forme la plus intense, c’est de s’y confronter inlassablement jusqu’à ce qu’il perde de sa puissance. La confiance en soi prend sa source dans la préparation. Cette dernière est d’ailleurs le seul antidote efficace à la peur.
L’homme politique Daniel Webster avait coutume de dire « qu’il ne songerait pas plus à apparaître à moitié nu devant un auditoire qu’à demi préparé ». En revanche, se préparer ne signifie absolument pas apprendre mot à mot. Pour Carnegie, l’apprentissage par cœur est à la fois bêtement chronophage et la promesse d’un discours dénué d’intensité. L’idée de base, c’est de prendre des notes et de parler le plus naturellement possible et, mieux, sans papier. Il faut penser ses idées, être au clair avec les objectifs du discours et laisser les mots venir à notre bouche le plus spontanément du monde. De plus, apprendre mot à mot, c’est prendre le risque de perdre le fil de son récit et, pire, tous ses moyens. En répétant machinalement ce que vous avez appris par cœur, vous faites travailler votre mémoire uniquement, alors qu’en faisant appel à votre raisonnement, vous incarnerez votre discours qui aura l’air à la fois plus structuré et plus intense. Abraham Lincoln aurait dit qu’un orateur doit être pris par son sujet comme s’il se battait avec des abeilles.
Une fois que vous avez choisi le sujet de votre intervention, il faut chercher dans votre passé un événement qui vous a appris quelque chose sur ce thème, puis classer les idées, les convictions et les pensées qui émergent. Il faut ruminer son sujet jusqu’à ce qu’il soit mûr et que les idées affluent. Une fois cette étape de « marinade psychologique » derrière vous, il faut jeter vos idées sur le papier en quelques mots, puis faire des fiches qui, une fois classées, constitueront le fil rouge de votre discours. Cette phase exige à la fois un peu de concentration et une bonne dose de réflexion. Une fois ce travail réalisé, testez votre intervention auprès de votre entourage, personnel ou professionnel. Le but n’est pas de faire une répétition générale, mais de dérouler votre sujet en gardant à l’esprit deux objectifs : roder votre discours et obtenir un feed-back de la personne qui vous a écouté. Il en émergera certainement des idées intéressantes et des arguments différents des vôtres qui vous feront bouger les lignes. Par ailleurs, vous verrez comment votre discours a été interprété et comment vos arguments ont été perçus.
Il est absolument essentiel que vous soyez convaincu par votre sujet. De même, si vous savez que vos arguments seront bénéfiques à votre auditoire, vous redoublerez de motivation et cela se ressentira tant sur le fond que sur la forme. Vous devez vous couper de toutes les émotions négatives susceptibles de semer le doute et de vous faire perdre vos moyens. Juste avant votre intervention, évitez les introspections ou les focus sur votre trac. Pratiquez l’autosuggestion en vous convainquant que vous êtes légitime pour parler de ce sujet et que la préparation que vous avez effectuée sera forcément payante. Si vous ressentez un coup de mou et un manque d’enthousiasme au moment de discourir, redressez-vous avec dynamisme, souriez, parlez et agissez comme une personne pleine d’entrain et d’optimisme. L’action étant simultanée à la pensée, vous devriez voir ressurgir votre engouement et votre confiance en vous. Agissez comme si la peur n’existait pas et que le trac n’avait aucune prise sur vous. Avant de vous positionner derrière le pupitre, respirez 30 secondes profondément pour canaliser le stress. Tenez-vous bien droit et regardez vos auditeurs comme si chacun d’entre eux était venu vous voir pour vous emprunter de l’argent. En adoptant cette attitude volontaire, vous vous sentirez comme un guerrier. Fort de cette expérience gratifiante, vous aurez certainement envie de tester certaines des recettes de Dale Carnegie sur d’autres de vos peurs.
Pour pouvoir parler d’un sujet, il faut explorer son passé en premier lieu. Si vous n’avez jamais expérimenté le sujet, refusez d’en parler et choisissez-en un autre. Il doit y avoir, dans votre discours, une forme de générosité. En partageant un moment de vie qui vous a touché ou qui vous a laissé une trace indélébile, l’auditoire aura l’impression de vous connaître et, mieux encore, il pourra s’identifier à vous. Il faut éviter les généralités et les principes abstraits, parlez plutôt de la leçon de vie que vous avez reçue. Il faut que votre discours soit empreint de votre filtre personnel, afin que le public ressente votre implication et vos convictions dans le message que vous passez. Plus vos arguments seront illustrés d’anecdotes, plus vous parviendrez à convaincre. Gardez à l’esprit que votre discours doit avant tout être une œuvre personnelle marquée de votre sceau.
Les thématiques que vous choisissez doivent être extraites de vos souvenirs les plus marquants. Le bon sujet, c’est celui qui fait partie de votre histoire, soit parce que vous l’avez étudié, soit parce que vous l’avez expérimenté, soit parce qu’il fait partie de vos hobbies. Les anecdotes qui ont trait aux jeunes années – qu’ils parlent de famille, de souvenirs d’enfance ou de scolarité – sont universels et captent facilement l’attention. Si un événement est resté vivace dans votre esprit après des dizaines d’années, c’est qu’il a le pouvoir d’émouvoir votre auditoire. Les débuts difficiles, la ténacité dont il a fallu faire preuve, la manière dont vous avez atteint vos objectifs sont des thèmes qui parlent à tout le monde. Les heureux hasards, les déconvenues, les succès, les espoirs racontés sans prétention auront égale- ment un impact indéniable auprès de vos interlocuteurs. De même, si vous avez vécu un moment incroyable dans votre vie – une rencontre avec une personnalité d’exception, une crise spirituelle, un événement marquant de l’histoire –, vous pourrez l’utiliser dans votre intervention. Le bon sujet, c’est aussi celui qui fait sens pour vous et qui vous permettra d’être totalement sincère. Plus vous vous sentirez investi d’une mission tel l’apôtre d’une noble cause, plus vous serez pertinent. Il est important de savoir en quoi votre discours pourra aider ou rendre service à votre auditoire.
TOO #48
Lire la suite : Parler en public, 4 ficelles pour capter son auditoire
La décadence côté mercure incite à la prudence. Aussi mieux vaut ne pas se découvrir…
Jamais délaissé, l'imprimé léopard est loin de faire tâche dans l'histoire de la mode. Seule…
Il n'y a pas deux paires de chaussures comme la cuissarde pour mettre nos gambettes…
Le changement de saison s'organise aussi dans les assiettes et ça tombe bien car l'automne…
Et c'est la chute...des températures. Rien de tel qu'une bonne bougie pour venir réchauffer nos…
Alors qu'Halloween, autrement dit la soirée la plus horrifique de l'année va bientôt réveiller plus…