Le secteur de l’habillement fait partie de notre vie quotidienne et est un acteur incontournable de l’économie mondiale. En 15 ans, sa production a doublé1 : quelque 100 milliards de vêtements sont vendus dans le monde chaque année2. Cependant, leur durée de vie a tendance à se raccourcir et leur cycle de vie est très polluant.
A titre d’exemple, l’industrie de la mode émet plus de gaz à effet de serre que le transport aérien international et le transport maritime réunis2 : les vêtements dégagent des gaz à effet de serre à toutes les étapes de leur cycle de vie. Si la tendance reste la même, en 2050, l’industrie de la mode représentera 26% des émissions mondiales2. Elle est aussi le 3ème secteur le plus gourmand en eau2.
Pour mieux comprendre, reprenons les étapes du cycle de vie d’un article d’habillement : zoom sur les 4 choses à savoir sur cette industrie de la mode.
Malgré l’émergence de nouveaux modèles de production, le secteur est encore largement consommateur de ressources non renouvelables comme le pétrole (utilisé dans la production de 70% des fibres synthétiques).
L’élevage ou la culture des fibres naturelles, la production des fibres synthétiques et la transformation des matières (tissage, filature, coloration…) ne sont pas sans conséquence : utilisation de pesticides, d’engrais, de produits chimiques pour la coloration ou encore de chlore pour le blanchiment…
Saviez-vous que le polyester et le coton sont les matières les plus produites ?
A noter : la production d’un tee-shirt consomme l’équivalent de 70 douches d’eau.2
L’internationalisation de la chaîne de production pose parfois la question de la juste rémunération des travailleurs et de la qualité de leurs conditions de travail.
De la même façon, notre jean préféré avec un effet « délavé » a demandé des techniques utilisant des produits chimiques ou un sablage (projection de sable à haute pression). Dans certains pays, les réglementations sont moins contraignantes qu’en Europe : les travailleurs n’ont pas toujours de protections adaptées et l’eau n’est pas toujours retraitée. Elle finit alors dans les cours d’eau et l’environnement. Pour vous orienter, l’Ecolabel européen permet notamment d’encadrer cette pratique.
Le transport des articles de mode, des fabricants vers les détaillants et par voie aérienne ou maritime, est aussi une source de pollution importante.
Le renouvellement des tendances et des collections toujours plus rapides engendre une surconsommation : certains articles ne sont portés que quelques fois avant d’être jetés. En Europe, ce sont ainsi 4 millions de tonnes de vêtements qui sont jetés (seulement 10% d’entre eux sont revendus ou collectés)2 et chaque seconde, c’est l’équivalent d’un camion poubelle qui est enterré ou brûlé3.
L’eau consommée par la machine à laver pour entretenir nos beaux vêtements représente 12% de la consommation annuelle totale des Français.
Les produits toxiques issus des lessives ainsi que les microparticules² se détachant des vêtements à chaque lavage ne peuvent pas toujours être filtrés par les stations d’épuration et se retrouvent alors dans l’océan : les microparticules représentent sa principale source de pollution2.
*
Ainsi, l’industrie textile semble avoir besoin de transformer son modèle à grande échelle, vers un mode de production plus circulaire avant de devenir un bon élève du développement durable. Cependant, des alternatives et des solutions existent :
Sources :
1 Fondation Ellen Mac Arthur, A new Textiles economy, 2017
3 UN launches drive to highlight environmental cost of staying fashionable