Comme l’explique Fabien Olicard (dans son livre L’anti guide de la manipulation aux éditions First), les biais cognitifs sont des jugements tronqués que l’on a mis en place pour assurer notre survie. Une forme de mode automatique qui nous évite de convoquer notre pensée analytique dès que l’on doit prendre une décision rapide. Identifier les biais cognitifs permet de contrer les failles mentales, de reprendre le contrôle sur ses émotions, mais aussi de sortir du mode automatique en activant notre libre arbitre.
C’est notre tendance naturelle à sous-estimer les causes extérieures au profit des causes personnelles (problème de motivation ou d’effort). On a, par exemple, l’habitude de minimiser les effets de la conjoncture. C’est toujours plus simple de trouver une raison interne à un problème qu’une raison externe. En outre, cela nous donne l’illusion que nous contrôlons la situation.
On s’attribue presque toujours tout le mérite de nos réussites en négligeant les facteurs extérieurs comme le hasard. A contrario, quand on a la sensation d’avoir fait de notre mieux, on lui attribue tous nos échecs… Notre cerveau, soucieux malgré lui d’en faire le moins possible, nous conforte dans cette idée que nous sommes au top de nos capacités, alors qu’il suffirait souvent de persévérer pour améliorer nos performances.
Grâce aux rituels et aux différentes stratégies qu’il met en place, l’humain a l’illusion qu’il maîtrise son environnement. Par ailleurs, les choses sur lesquelles on a misé semblent avoir plus de valeur que celles qu’on nous a imposées. Comme le dit malicieusement Fabien Olicard : « Si vous voulez manipuler quelqu’un, faites-lui croire qu’il a le choix de faire quelque chose de hasardeux. »
Le cerveau se souvient plus facilement des éléments négatifs que des éléments positifs. Ce biais permettait aux hommes préhistoriques de se prémunir du danger, mais aujourd’hui il crée une société défaitiste qui minimise les réussites et exagère les échecs. En vous faisant focaliser sur vos échecs, le manipulateur diminue votre confiance en vous.
Il désigne l’influence importante que peut avoir la formulation d’une question ou d’un problème sur la réponse qui y est apportée. En mettant le focus sur des informations vraies qui l’arrangent, le manipulateur connote positivement, légitimise sa demande et accroît son influence.
La corrélation illusoire est le biais cognitif qui conduit des personnes à associer deux informations objectivement indépendantes ou à surestimer la liaison entre deux données en réalité faiblement associées.
C’est le biais cognitif qu’utiliseraient les fausses voyantes : formuler des éléments vagues et généralistes que tout le monde peut corréler à sa propre vie. Si on fait appel à des souvenirs flous, l’interlocuteur arrivera toujours à faire remonter à la surface un exemple de son passé.
En bons moutons de Panurge que nous sommes, nous avons tendance à suivre les opinions majoritaires. Ainsi, nous serions plus à même de voter pour un candidat leader aux élections présidentielles que pour un outsider. Les sondages martelés par les chaînes d’information continue auraient donc une influence sur les résultats des élections.
Lorsque vous avez pris une décision et que votre entourage est du même avis que vous, vous maximisez ses arguments. A contrario, si l’avis extérieur est inverse à votre choix, vous minimisez ses arguments. Ce biais cognitif a pour particularité de renforcer les croyances des individus.
Statistiquement, on a tendance à surévaluer nos chances de réussite en focalisant sur les exceptions qui confirment la règle — les exceptions statistiques. Pour jauger correctement une situation, il faut accepter de se mettre en position méta et d’analyser les contre-exemples, au même titre que les exceptions.
Intéressé(e) par les techniques de manipulation ? Lisez aussi la partie 1 de notre dossier : Mauvais usages et bonnes pratiques ainsi que la partie 2 : 5 techniques de manipulation
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